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au sud, c’est-å-dire dans la partie du théåtre de la guerre la plus éloignée du Rhin, comptait cependant étre rejoint par ses renforts avant que Bonaparte reprit l’offensive. On était encore en hiver et les ingénieurs militaires autrichiens parcouraient les débouchés des Alpes Noriques et Juliennes et faisaient les projets des fortifica-tions qu’on y éléverait dés que la fonte des neiges le permettrait.
Bonaparte ne leur en laissa pas le temps. Reprenant le mot de César : « Jusqu’ici, dit-il, nous avons combattu des armées sans gé-néraux, allons combattre un général sans armée. » Cependant il n’a-vait pas encore la supériorité numérique, car il avait du diviser ses forces. Il se méfiait å juste titre des dispositions de Venise : quant au Tyrol, c’était mi des pays les plus dévoués å l’Autriche. Il fut obligc de laisser 20,000 hommes sous Kilmaine pour surveiller et contenir la Vénétie. Le général Joubert, dont Bonaparte estimait le carac-tére autant que les talents, et qui était celui de ses lieutenants qu’il jugeait le plus capable de diriger des opérations distinctes, fut chargé, avec 20,000 hommes, de se diriger sur le Tyrol pour rejeter Laudon jusqu’au col du Brenner. Lå, suivant les circonstances, il franchirait le col, ou, tournant å gauche, remonterait le Rienz et entrerait dans le bassin du Danube, non plus par la vallée de l’Inn, mais par les sources de la Brave, en franchissant le col de Toblach. Masséna, avec 10,000 hommes, fut opposé å Lusignan. Il devait, par Feltre et Bel-lune sur la Piave, gagner la vallée supérieure de l’Izonzo. Bonaparte lui-méme, avec 25,000 hommes, snit la grande route paralléle å la mer, de Venise å Goritz.
« L’archiduc s’était placé sur le Tagliamento et essaya de le dé-fenclre a Valvasone, Iß mårs 1797. Mais il fut battu et rejeté derriére l’Isonzo : Bonaparte s’empara de Palmanova. En méme temps, Masséna écrasa Lusignan, se rabattit de Belluiie sur Osopo, prit cette place et marcha par Ponteba sur le col de Tarvis. Alors le prince Charles dirigea son aile droite, son artillerie et ses bagages sur Udine, Ca-poretto et Chiusa di Pletz, pour gagner le col de Tarvis avant que Masséna y fut arrivé; lui-méme voulait garder le bas Izonzo pour couvrir Trieste. Mais Masséna s’empara du col de Tarvis; en méme