L’ARCHIDUC CHARLES.
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s’abandonnaient å la libre impulsion de leur génie. Ils profitaient de l’ocoasion lors-qu’elle se présentait, au lien que les ennemis la perdaient souvent par l’envoi de cour-riers qui demandaient ä l’empereur la permission d’entreprendre des choses qui n’étaient plus faisables å leur retour. A Vienne, les ministres, qui n’étaient quo des politiques, dressaient, dans la retraite cle leur cabinet, des projets de Campagne qui n’étaient point militaires, et ils prétendaient mener les généraux par la lisiére dans une carriére oü il faut voler pour la remplir. »
Fig. 47. — «II est défendu de furner, mais vous pouvez vous asseoir. » D’aprés une lithographie de Raffet.
Ces paroles étaient encore d’application å la fin du dix-hui tierne siécle, méme aprés les victoires de Bonaparte. Pendant la deuxiéme coalition, le general russe Souwarofi', qui était venu joindre en Italie ses troupes å celles des Autrichiens, ne pouvait com-prendre cette maniére de faire la guerre. Il s’indignait des lenteurs que le Kriegsho-frathåz Vienne imposait aux généraux et, reprenant å sa maniére les critiques de Frédéric II, « Savoir vainere, bon, disait-il, mais étre toujours battu n’est pas malin. L’empereur veut que lorsqu’il y a a livrer Bataille demain je m’udresse préalable-ment å Vienne. Les circonstances de la guerre changent rapidement; on ne peut s’astreindre a mi plan déterminé; la fortune vole comme l’éclair, il faut saisii 1 oc-casion par les cheveux, elle ne revient pas. »
Done l’archicluc Charles, quoique ayant place ses principales foices