NAPOLEON I01'.
128
le Lavis, å Neumark, a Clausen et l’avait poussé jusqu’au pied du Brenner. Mais le Tyrol et Ja Vénétie se soulevaient derriére lui. La rapidité avec laquelle Bonaparte avait repris l’offensive en Italie fai-sait qu’une nouvelle armée du Rhin, que le Directoire avait fonnée et placée sous le commandement de Hoche, était encore sur la rive gauche du fleuve. Au lieu de poursuivre sa route vers le nord, Joubert tourna å droite par le Pusterthal. Cette Campagne fut son principal titre militaire. Le 10 avril il écrivait å son pére :
« Je suis sorti vainqueur du Tyrol. On aura peut-étre fait courir le bruit que j’y ai succombé avec toutes mes troupes, parce que j’ai interrompu de suite toutes mes Communications avec Trente et que, laissant un corps ennemi derriére moi, je me suis jeté au milieu des gorges, ä travers ime multitude de paysans armés, pour forcer les passages et faire ma jonetion avec le general Bonaparte, qui est aux portos de Vienne. • Mon projet a réussi; je fais å présent l’arriére-garde, j’espére bientot faire une aile de son armée. Pendant vingt-quatre heures je me suis vu sous le fer homicide des Tyroliens leves en masse, et pendant une marche de vingt lieues dans les pays les plus terribles; je les ai contenus. Ma marche est quelque chose d’extraordinaire; avec Bonaparte peut-on faire autre chose ? Puissent tant d’efforts héroiques nous amener la paix. »
La jonetion de Joubert et de Bonaparte å Klagenfurth ouvrait aux Frangais la route de Vienne. La cour impériale d’Autriche abandonna méme la capitale : les jeunes archiducs et archiduchesses furent envoyés en Hongrie. Parmi les princesses qui fuyaient devant l’armée de Bonaparte se trouvait, comme l’a remarqué Napoléon lui-méme, l’archiduchesse Marie-Louise, alors agée de cinq ans, et qui futdepuis l’impératrice des Frangais.
Bonaparte écrivit de Klagenfurth a l’archiduc Charles la lettre sui-vante :
« Bonaparte, general en chef de T armée d’Italie, d l'archiduc Charles, « commandant l’armée autrichienne.
<l Quartier généralde Klagenfurth, 31 mårs 1797 (an V, 11 germinal).
« Monsieur le général en chef,
« Les braves militaires font la guerre et désirent la paix; celle-ci ne dure-t-elle pas depuis six ans ? Avons-nous tué assez de monde et causé assez de maux å la triste