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NAPOLEON I".
prendre, vous les jette å l’eau, les bat sur les montagnes, les mord dans Fair, les dévore sur terre, les fouaille partout. Voilä des troupes qui se remplument; parce que, voyez-vous, l’Empereur, qui était aussi un hoirnne d’esprit, se fait bien venir de l’habi-tanb, auquel il dit qu’il est arrivé pour le délivrer. Pour lors, le pékin nous löge et nous chérit, les femmes aussi, qu’étaient des femmes tres judicieuses. Ein finale, en ventose 96, qu’était dans ce temps-lä le mois de mårs d’aujourd’hui, nous étions acculés dans un coin du pays des marmottes; mais aprés la Campagne, nous voila, maitres de l’Italie, comme Napoleon l’avait prédit, et au mois de mårs snivant, en une seule année et deux campagnes, il nous met en vue de Vienne : tout était brossé. Nous avions mangé trois années successivemeiit differentes, et dégoinmé qua tre géné-raux autrichiens, dont un vieux qui avait des cheveux blancs, et qui a été cuit, comme un rat dans les paillassons, å Mantoue. Les rois demandaient gråce å genoux ! »
Le jour meine ou la convention cle Léoben était signee (18 avril), Hoche et la nouvelle armée cle Sambre-et-Meuse, qui s’étaient mis en mouvement le 16, gagnérent la grande bataille de Neuwied, ou les Autrichiens perdirent 6,000 bommes tues ou blesses et sept dra-peaux. Ils remportaient une nouvelle victoire a Heddersdorf et fran-chissaient la Lahn (20 avril). Le lendemain, ils etaient å Franc-fort.
De son coté, Moreau, avec l’armée de Rhin-et-Moselle, avait fran-chi le Rhin, gagné le combat de Diersheim, repris Kehl, et pénétré jusqu’au clelå de la Renchen. Il allait se joindre å Hoche, lorsque les préliminaires de Léoben les arrétérent. Ces victoires cleveiiaient done inutiles pour la France.
Bonaparte s’était håté de retourner en Italie. L’oligarchie véni-tienne avait eru aux bruits que répandait Laudon. Le général autri-chien, resté maitre du haut Adige aprbs que Joubert l’avait quitté, fai-sait croire que le Tyrol avait été le tombeau des Frangais et qu’il débouchait de Trente en Italie avec 60,000 hommes. Venise organiså une formidable insurrection sur les derriéres de l’armée frangaise. 20,000 montagnards, 10,000 Esclavons furent bientot en armes et s’unirent å Laudon. On égorgea les Frangais isolés dans les rues; les malades et les blessés dans les höpitaux ne furent pas épargnés (15 avril). Kilmaine eut grand’peine å rassembler ses troupes; il dut livrer une bataille pour rentrer dans Vérone et délivrer la garnison.
A la premiére nouvelle des troubles, Bonaparte avait envoyé son