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NAPOLEON I»r.
d’ailleurs par le parti démocratique, qui était dans la sujétion la plus compléte. Philippe de Coinines remarquait qu’il n’existait pas de gouvernement aumonde oii le peuple tint moins de place qu’å Venise. Il n’y avait done entre la République vénitienne et la République fran-§aise qu’une similitudede noms. Aprés l’entrée des Frangais, Venise conserva son titre de République, mais avec un gouvernement démocratique.
Venise était déjå sacrifiée dans l’esprit de Napoleon, mais il cher-cha å organiser le reste de l’Italie et å en faire une nation. Un mou-vement démocratique avait eu lieu å Genes. Il avait été comprimé par le Sénat; mais l’appui de Bonaparte rendit le pouvoir å la démo-cratie. La République ligurienne succéda å la République de Genes. Le gouvernement fut réorganisé avec un pouvoir législatif analogue å celui de la France et un pouvoir exécutlf compose de douze membres sous la présidence d’un doge.
Déja les Républiques transpadane et cispadane se sont formées a mesure que les Frangais ont refoulé les Autricliiens. Elles se réunissent (29 juin 1797) pour former la République cisalpine. Bonaparte se montre alors véritable fondateur d’empire. Lois, constitutions, perspi-cacité dans le choix des bommes, ménagements habiles pour les diverses classes élevées, prétres, lettrés, nobles memes, conciliés avec une organisation démocratique, il ne néglige rien. La nou velle République regoit, comme la République ligurienne, une Constitution analogue å celle de la France; eile a bientöt des finaaces et une armée réguliéres. L’impulsion donnée ainsi å l’Italie fut puissante : elle a survéeu au rétablissement de la prépondérance autrichienne en 1815 et préparé les événements contemporains.
«. En quelques mois, dans les écoles,. dans les rues, dans les salons, jeux des enfants, éducation, usages, modes, esprit public enfin, tout fut changé! Au théåtre, il en fut de meine. Dans la haute so-ciété, les femmes avaient imposé jusque-lå des mæurs efféminées, mais å l’appel de Bonaparte, a la vue des jeunes guerriers frangais qui l’environnaient, devenues martiales, il fallut désormais devenir guerrier pour leur plaire. Dés lors, chez la jeunesse italienne, les oisives