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NAPOLEON I".
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(1) C'était un hotel båti par Ledoux, pour le marquis de Condorcet. Il était devenu la propriété de Julie Garreau, lorsqu’elle épousa Talma. Bonaparte venait de l’acheter 180.000 francs.
(2) « L’administration centrale, considérant qu’il est de son devoir de faire disparaitre tous les eignes de royauté qui peuvent encore se trouver dans son aiTondissement, voulant aussi consacrer le triomphe des armées fran$aises par un de ces monuments qui rappellent la simplicité des mæurs antiques, oui le commissaire du pouvoir exécutif, arréte que la rue Chantereine prendra le nom de rue de la Victoire. » (Voy. le Dictionnaire des rues et monuments de Paris, par E. et L. Lazare).
rue Chantereine (1); mais partout oii on le reconnaissait, il était l’objet de manifestations d’enthousiasme qu’il ne faisait qu’exciter davantage par le soin qu’il semblciit niettre å sy déiober. La. iug cju il habita.it regut le nom de rue de la Victoire, par un arrété dune des administrations municipales de Paris (2) du 31 décembre du 1797 (8 nivose an VI). Cet enthousiasme de Paris, qui traduisait les sentiinents de la nation entiére, était d’autant plus vif qu’il n’y avait plus en I rance aucun citoyen qu’on put mettre en parallele avec le conquérant de l’Italie et le pacificateur de l’Europe. Hoche était mort å Wetzlar (septembre 1797). On accusait le Directoire de l’avoir fait empoi-sonner. Sa conduite en fructidor avait montré qu’il saurait agir aussi dans les troubles politiques, et il pouvait etre en effet alors aussi dan-gereux pour le Directoire que Bonaparte lui-meme. 1 lus tard, on osa imputer cette mort å Bonaparte, méconnaissant et les circonstances et le caractére de celui qu’on accusait. Mais les rapports dun médecin ami de Hoclie, qui ne le quitta pas dans les derniers temps, publiés il y a quelques années dans la Revue historique, prouvent que sa mort prématurée fut cepenclant naturelle. Si 1 on en croit nierne certains bruits qui coururent alors, et qui semblent avoir quelque consistance d’aprés les mémoires ou on les trouve consignes (Segui), ce serait la vie de Bonaparte qui aurait été menacée par le Directoire. On aurait cherché å le faire assassiner, et celui qui lui avait révélé ce complot aurait disparu mystérieusement.
Quoi qu’il en soit, le Corps législatif donna, le 2 nivose (22 décembre), au général en chef de l’armée d’Italie, une grande féte å l’oc-casion dela réception du traité de Campo-Formio. Ce fut en bien des points une comédie solennelle pour la plupart des personnages qui y parurent. Bonaparte y prononga un discours ou il affectait un jaco-