ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
180 NAPOLEON I« par un fossé perpendiculaire å la direction de la vallée du Nil. Mais ce qu’on ignorait et ce que les égyptologues modernes ont mis en lumiére, c’est que ce canal remontait å une antiquité bien autrement reculée et qu’il existait déjå au seiziéme siécle avant Jésus-Christ, sous le régne de Séti Ier, pére de Sésostris (1). Bonaparte songea aussitot å, rétablir la communication entre la mer Rouge et la mer Méditerranée, par une tranchée conduite a travers l’isthme de Suez. Il fit commencer immédiatement par l’in-génieur Lepcre l’étude du nivellement de la région; mais il n’eut pas le temps d’exécuter mi projet qu’il jugeait appelé å changer les con-ditions économiques et commerciales de l’Europe. Il en laissait la gloire å un autre Frangais. Le sort voulut nierne que les études qui fu-rent faites alors, au lieu d’aider au travail entrepris par M. de Lesseps, servirent au contraire å lui opposer des objections. En effet, par suite d’une erreur dans leur travail, les ingénieurs de I’armée d’Égypte avaient admis qu’il y avait une difference de niveau tres sensible (9m,927) entre la mer Rouge et la Méditerranée des deux cotés de l’istlime de Suez. Les commissions envoyées par (Institut sur tous les points du pays n’avaient pas å lutter seulement contre des diflicultés scien-tifiques. Le pays n’était point sur, et les excursions tant géograplii-ques qu’astronomiques et archéologiques étaient parfois troublées par des attaques de Bédouins; 011 les repoussait bien å coups de fusils, mais il arrivait que quelque savant recevait une atteinte mortelle avant qu’il ait eu le temps de se mettre en défense. Cela ne décourageait point les autres, qui interrogeaient les vieux monuments, fouillaient les ruines avec une rare activité. En méme temps, par un trait qui honore Monge et Berthollet, le voyageur anglais d’Hornernaim, qui se trouvait prison- (1) Pendant ce voyage, il fut surpris un soir par la marée avec l’escadron qui l’accompagnait, en revenant de visiter les fontaines de Moi'se, & trois lieues de Suez. Ils devaient traverser le Madieh bras de mer de trois quarts de lieue, guéable å, marée basse. Maia les guides s’étaient enivrés. A dix heures du soir, l’escadron était rangé en bataille au milieu du golfe, ayant de l’eau jusqu’au ventre. La lune ne devait se lever qu’å minuit. Le vent venait du large. La situation était des plus critiques : « Serions-nous venus ici, dit Bonaparte, pour périr comme Pharaon ? Ce sera un beau texte pour les pré-dicateurs de Rome. » On finit cependant par atteindre Suez en n’abandonnant 4 la mer que quelques ca-rabines et quelques manteaux. Les plus vieux soldats qui avaient appris leur catéchisme racontaient la fuitede Moise, la catastrophe de Pharaon , et ce fut longtemps l’objet de leurs entretiens.