ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
s __ 188 NAPOLEON I". compagnent, et qui était d’ailleurs un acte de représailles. Voici com-ment Ségur raconte le fait et l’apprécie dans ses Mémoires : « La ville de Jaffa ainsi prise, ses habitants furent préservés; mais on retrouva dans ses défenseurs restés debout ceux d’El-Arisch qu’on avait généreusement laissés libres sur parole. Ils venaient, en y manquant, de nous faire perdre deux cent cinquante Francis et un temps aussi précieux que les hommes. S’y fier encore, 9’eut été ä recommencer sans cesse. Les garder sans vivres, ou les renvoyer en Égypte par une mer couverte d’Anglais ou par le désert sous escorte, quand entouré d ennemis 011 manquait de combattants, cela était impossible. D’ailleurs, eux ne faisaient point de prisonniers. Ces parjures formaient les deux tiers de la garnison; tous venaient d’étre pris d’assaut; il avaient assassiné un parlementaire, ils avaient refnsé quartier; la poste enfin régnait parmi eux ! Le conseil de guerre hésita deux jours; le troisiéme, enfin le salut de l’armée prévalut, les prisonniers étaient environ trois mille : 011-en sépara les Égyptiens et les mamelouks. Deux mille Arnautes, l’élite des Tures, furent mis ä part. On les conduisit sur la plage, oii, partagés en pelotons, ils se recomman-dérent ä Dien; et lå, sans se plaindre, sans demander gråce, et avec une resignation orientale, tous subirent le sort de la guerre! « Un témoin bien impartial, car il fut disgracié depuis par l’empereur, dit encore aujourd’hui que, dans le conseil, Bonaparte avait persisté le dernier ä refuser son acquiescement å ce massacre, mais qu’enfin, ployant sous une nécessité impérieuse, le général en chef en ordonnant et les soldats en exécutant parurent plus constemés que leurs victimes. Au restc, la lettre, d’ailleurs si ferme et si précise, oü Napoléon annonce ce fait au Directoire, montre assez combien son esprit était obsédé de tout le sang qu’il venait d’étre forcé de répandre. Cette lettre est datée du 13 mårs et de Jaffa méme. « La garnison de quatre mille hommes, écrit-il, sans autres details, a été passée « au fil de l’épée. » Il n’en diminue point le nombre, sa douleur l’augmente, puis il s’écrie : « Jamais la guerre ne m’a paru si hideuse! » A ce cri de douleur, et aussitöt aprés å l’agitation, au désordre des citations superflues, qu’il fait å plusieurs reprises, de tous ceux auxquels il a pardonné, on reconnait toute sa souf-france on voit qu’il s’efforce de soulager son cæur révolté de la terrible exécution ä laquelle l’ont contraint et le conseil, que contre son usage il a rassemblé, et les circonstances. « On eutmoinsparléde cette action, qui en rappelle plusieurs bien autrement cruelles de César, si, dans le moment de l’assaut, Bonaparte, d’abord aussi généreux lå qu’å Alexandrie et surtout au Caire aprés la barbare revolte de cette capitale, 11 eüt point anété le carnage. I/horrøur de l’excciitioii cut alors ctc attribuée au soldat, que 1 em-portement du combat et la férocité de l’ennemi eussent excusé. Du reste, Napoléon, n’a jamais désavoué cefait, quelque penible qu’en dut étrela mémoire. Sept ans aprés, ä Saint-Cloud, ä propos d’un acte dc faiblesse qu. il reprochait a notre expédition en Calabre, dont je venais lui rendre compte, me prenant vivement å partie seion son