EXPEDITION DE SYRIE. — JAFFA.
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ordres du colonel Chapuis. Il n’en est pas moins vrai que ce secours, si faible qu’il fut, entretenait les espérances cle Tippou-Saib, et que sa prise d’armes devenait clangereuse pour l’Angleterre.
D’un autre coté, l’Angleterre avait besoin de surveiller l’Irlande, oii un soulévement avait éclaté en 1798, soulfevement qui avait été soutenu par un petit corps de troupes frangaises dirigées par le gé-néral Humbert. Les Frangais, d’abord vainquenrs, avaient du se rem-barquer aprés la capitulation cle Killala; mais ils pouvaient renouveler leur tentative. Enfin, elle était en guerre avec l’Espagne, notre alliée.
Fig. 74. — Croquis du siége de Saint-Jean d’Acre, tracé par Napoléon å Sainte-Héléne, pendant qu’il dictait ses Mémoires. (Fac-similé.)
L’occasion parut favorable å Bonaparte, et au printemps cle 1799 l’ar-mée se dirigea sur la Palestine. La Campagne commenga par cle rapides succés, El Arisli, Gaza, Jaffa, tombérent en quelques jours entre les mains des Franjais. Mais å Jaffa, les Frangais prirent le genne de la peste. Cette épidémie, pendant laquelle s’illustra entre tous le médecin Desgenettes, nous causa des pertes d’autant plus sensibles que nous ne pouvions recevoir de renforts.
Un autre fait qu’on ne peut passer sous silence se rapporte å la prise de Jaffa. La garnison de Jaffa, sommée de se renclre, le 3 mårs, ne répon-dit qu’en coupantlatéte du parlementaire. La ville fut emportée d’assaut deux jours aprés, mais on n’en fut maitre qu’aprés une lutte acharnée ou il fallut faire le siége des maisons. Lå Bonaparte commit un acte de rigueur impitoyable pour lequel on s’est montré justement sévére, mais qui trouve quelque atténuation dans les circonstances qui l’ac-