ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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214 NAPOLEON I". luxe : l’argent dujeu se dépense aussi facilement qu’il s’acquiert. Ce luxe n’était pas toujours du meilleur gout. C’est en 1797 que fut représentée Madame Angot ou la Poissarde parvenue, piéce qui eut un succés prodigieux pour le temps, et qui, payée 500 francs å, son auteur, Antoine Éve dit Maillot, rapporta plus de 500.000 francs au Théåtre de TÉmulation qui l’avait montée. Mme Angot, å laquelle une piéce récente a donné un regain de popularité, est restée la person-nification de la femme vulgaire de nature et dépourvue d’éducation, qui, tout å coup arrivée å la fortune, s’efforce en vain de prendre les maniéres qui conviennent å sa nouvelle situation. Ce Turcaret féminin, malgré le peu de talent, en somme, de celui qui l’a introduit au théå-tre, est peut-étre plus connu que le héros du chef-d’æuvre drama-tique de Lesage. La popularité de cette héroine des halles eut memc cette consécration supréme que recevaient seulement les idées, les liommes, ou les faits qui avaient le plus vivement frappé l’opi-nion. Il y cut des tabatiéres å la Madame Angot, comme il y eut des tabatiéres å, la Bastille, aux Droits de l’homme, å la Confédération, å la Mirabeau, å la Marat. (A. Maze-Sensier, le Livre des collectionneurs, pages 188-197.) Ce personnage de Mme Angot, tel que 1’auteur l’a dépeint, était loin de justifier ce succés. Il n’était que trés grossiérement indiqué dans la piéce; mais il s’était complété dans l’esprit du spectateur. Chose remarquable, il en a été ainsi de la plupart des personnages d’Imagination qui de notre temps sont devenus des types dont le nom seul suffit å, évoquer l’image et å rappeler le caractére, tels que Mayeux, Robert Macaire, Joseph Prud’homme, etc. Ce ne sont pas des æuvres Httéraires eminentes qui les ont fait connaitre. Ce ne sont pas des génies supérieurs qui les ont évoqués. Ils ont été créés en partie par le public sur les indications justes mais sommaires d’un écrivain qui ne méritait pas toujours un pareil honneur, de teile sorte que le personnage est certainement plus connu que l’au-teur lui-meme. La piéce de Madame Angot n’était qu’une farce plus ou moins grossiére; mais on trouve une image bien plus grave de la corrup-