LITTÉRATURE. — MUSIQUE.
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tion du temps dans la littérature qui s’adressait aux esprits cultivés et au public des salons, dans cette poésie de forme classique et trés soignée qui affectait de se montrer froidement licencieuse et, n’ayant pas meme pour excuse la violence de la passion, semble se faire gloire de la perversité du cæur et de l’esprit. Un critique qu’on n’ac-cusera pas cle rigorisme, Sainte-Beuve, a pu dire que la littérature , avait aussi besoin de son 18 brumaire.
Fig. 81. — Pillage d’une auberge. D’aprcs une estampe de la colleotion Hennin.
Pour les arts, il n’en était pas de meme; leur inspiration restait en général sérieuse et élevée. En 17.89, ils avaient déjå victorieuse-ment accompli la révolution que la politique et la société attendaient encore, et ]a France nouvelle se trouva ainsi avoir dés l’origine les arts qui lui convenaient.
Dans la musique, l’école austére de Gluck s’était maintenue pendant que la littérature s’abaissait. Le gouvernement républicain était comme le législateur antique, convaincu de l’influence que la musique peut avoir sur les mæurs : c’était l’art essentiellement popu-laire, celui qui pouvait le plus directement se meler å la vie de la nation tout entiére, dans les fétes nationales comme dans les camps. Méhul, Gossec, Chérubini, Catel composaient pour les cérémonies publiques des æuvres grandioses, quelquefois meme sublimes, telles que le Chant du 14 juillet 1790, cle Gossec, exécuté å la fete de