ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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22G NAPOLEON Ier. « Unjour,dit danssesÄwiWW'sle comte Lecouteulx de Canteleu, un jour que j’avais accompagné le général Bonaparte et sa femme ä l’Opéra (c’était avant l’expédition d’Égypte), je sortis de leur loge pour aller voir le directeur Eewbell; å peine étais-je assis auprés de lui qu’il me dit tout bas å l’oreille : « Citoyen Lecouteulx, point de dictateur, prenez-y garde; il nous conduirait pieds et poings liés sous le joug des Bourbons. » — Le général Bonaparte me disait de son coté et me répétait souvent : « Vous serez tous asservis sous la verge de ce jacobin, de ce rude et brutal directeur. » Quoi qu’il en soit, Bonaparte ne pouvait arriver å son but sans avoir des intelligences dans le Directoire. Il songea d’abord å s’ap-puyer sur Moulin et sur Gohier : Mme Gohier était de l’intimité de Mme Bonaparte. Bonaparte ne témoignait alors que de l’éloigné-ment et du mépris pour Sieyés; en allant visiter les Directeurs au Luxembourg, il avait affecté de ne pas le saluer et on l’entendit (lire tout haut « que ce pretre était vendu å la Prusse (on a vu que Sieyésavait été ambassadeur å Berlin) et qu’il lui vendrait la France ». Joséphine disait å Mmø Gohier que Sieyés était l’homme que Bonaparte détestait le plus au monde, que c’était sa bete noire. Sieyés, de son coté, plein de la grande opinion qu’il avait de lui-méme, s’in-dignait « contre ce petit insolent, qui osaitméconnaitre en lui le membre d’un gouvernement qui aurait du le faire füsilier pour avoir aban-donné son armée sans ordre. » Mais en quelques jours tout avait chaiigé; Bonaparte comprit bientot qu’il faisait fausse route. Il n’eut plus de doute sur ce point lors-qu’il apprit que Gohier et Moulin avaient propose de l’éloigner en lui donnant un nouveau commandement militaire. Moulin et Gohier auraient bien voulu aussi se débarrasser de Sieyés; cela était facile, disait Moulin, « å condition qu’on remplagat lemauvais pretre par Bonaparte; mais pouvait-on croire que la République gagnåt au change?» Sieyés et Bonaparte avaient done des ennemis communs : aprés avoir cherché vaineinent å se supplanter, ils se réunirent. Leur rapprochement se fit par Fintermécliaire de Lucien Bonaparte, qui venait d’étre nonnné président du conseil des Cinq-Cents, par celui de Cambacérés, de Re-gnaud de Saint-Jean d’Angely, de Talleyrand, « le prévoyant apprécia-teurdes pouvoirs mourants et å iiaitre, » de Fouclié, de Ræderer, es-