ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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228 NAPOLEON I". sance. Plus de pouls, plus de respiration; il le croit mort. Heureusement il en fut quitte pour la peur. Aprés un évanouissement de quelques minutes, Bonaparte revient å lui comme 011 revient d’un réve. Il n’avait ni fracture, ni blessure, ni contusion méme, et il le prouva en remontant en seile presque aussi lesteinent qu’il en était tombé. « Quelle peur vous m’avez faite, général! — C’est pourtant cette petite pierre contre laquelle tous nos projets ont pensé se briser, » dit Bonaparte en riant. Cette petite pierre pensa changer le sort du monde. « Joseph, ajouta Bonaparte, me ferait de la morale, s’il savait cela. N’en parlez å. personne. » On peut faire cette remarque que des deux chefs de (entreprise ce fut le militaire qui montra le plus de souci de la modération et de la légalité, et que le général Bonaparte arréta bien plutot qu’il ne prövoqua les mesures violentes. Avant tout il voulait réussir, mais il avait le sentiment du grand ro le national qu’il allait joner, il aurait voulu (( empörter la journée dans les formes légales ». Des l’époque de la reprise de Toulon, il avait déjå clonné la preuve, comme le dit Fiévée, qu’aprés la victoire il ne savait pas descendre å servir des vengeances. Sieyés était peut-étre moins scrupuleux sur ce point. Il marchait droit au but sans aucune hésitation. Pour l’activité, la lucidité d’esprit, la précision des moyens, il égalait Bonaparte lui-meme, et montrait bien alors qu’il était « une des plus fortes tetes » de son ternps. C’était un poltron peut-étre; mais en tous cas c’était, comme on l’a dit, « le poltron ]e plus entreprenant du monde ». Il se tenait preta tout événement. Il fallait pouvoir au besoin se mettre å la tete des troupes; aussi pendant les premiers jours de bru-maire vit-on l’ancien vicaire général de Chartres monter tous les jours a clieval et faire dans le jardin du Luxembourg un cours d’équitation un peu tardif et passablement ridicule. Malgré l’énergie de sa résolution, Sieyés comprenait mieux chaque jour que Bonaparte n'était pas pré-cisément l’instrument qu’il aurait voulu avoir entre les mains. Il retint un jour seul, aprés un grand diner, un membre des Cinq-Cents, républicain des plus probes, et lui dit, avec l’accent méridional qu’il avait toujours légérement conservé (il était de Fréjus) :« Voyez, vous et vos amis, si vous voulez vous entendre avec lui, car s’il né lé fait pas avec vons, il lé féra avec les jacobins; il lé féra avec lé diable, mais il vaut mieux que cé soit avec vous qu’il marche, et lui-meme il