BONAPARTE CHEF D’ÉTAT ET PACIFICATEUR.
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avaient fait sa fortune. Pour lui, Napoléon n’était qu’un homme des plus médiocres. Si on lui objectait les merveilleuses campagnes du général, il se récusait sur ce point en invoquant sa parfaite inoompétence. « D’ailleurs, disait-il, que voulez-vous qu’on pense d’un homme qui ne sait ni le franjais ni l’italien ? »
Bonaparte n’avait pas attendu que la Constitution füt promulguée pour prendre en main la direction des affaires. Dés le jour nierne de la révolution, il imprimait å toutes les parties du gouvernement une
Fig. 95. — Brune. D’aprés
une gravure du temps.
impulsion décisive et faisait face å la fois å toutes les difficultés de la situation. A l’extérieur, il fait comprendre å l’Europe toujours en armes qu’elle a désormais affaire å un pays qui désire sérieusement la paix, ne veut plus degnenes révolutioimaires, mais qui, maitre de disposer de toutes ses forces, ne peut consentir qu’å une paix glorieuse. A l’intérieur, il organise et il pacifie.
La loi des otages est rapportée et Bonaparte se rend au Temple pour délivrer en personne les prisonniers qui y sont détenus en vertu de cette odieuse mesure. Il abroge les lois qui privaient les nobles et les parents d’émigrés des droits politiques et les excluaient des fonetions publiques. Des pensions sont accordées å la veuve de Bailly, comme åla veuve de Bonchamp, le chef vendéen. Les prétres déportés et les proscrits du 18 fructidor sont autorisés å rentrer en France. Des émi-