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NAPOLEON I'-.
fois des phrases latines å tout propos, comme le remarque Vaublanc, tendait a deveuir geomctre et algébriste. Les formules abstraites en-traient dans l’éloquence et les discours académiques. En aoüt 1785, Napoléon passa devant (illustre Laplace un examen å la suite du-quel il obtint un brevet de lieutenant en second. Il fut attaché au regiment d’artillerie de la Fére, alors en garnison å Valence, en Dauphiné.
y oila done Napoleon, officier å seize ans, envoyé dans une obscure ville cle province, sans ressources, sans appuis. Les regiments, å cette epoque, comptaient un nombre d officiers supérieur aux besoins du service et, pour ceux qui n avaient pas de fortune, l’existence n’était ni brillante ni facile. Il parait qu’å Valence presque tous étaient dans cette situation. Aussi Bonaparte 11 eut pas souffnr de Li modicité de sa soide. Il pouvait ineme compter parmi les officiers aisés, car il recevait douze cents francs de sa famille. Il s’appliqua, nous appren-nent les rapports et les notes conservéssur son passage å, Valence, å ac-complir exactement tous les devoirs de son état, rigoureux observateur des exigences de la discigline et se soumettant aux faciles ennuis de son metier. Bientot, il lut au courant cle tous les détails de ses fonc-tions, et il était apprécié par ses chefs comme un des officiers les plus assidus et les plus capables. C’est å Valence qu’il connut Montalivet, Collin de Sussy, Sorbier, Lariboisiére, Hédouville, qu’il nedevaitpas oublier lorsqu’il devint tout-puissant, ct auxquels il confia des postes importants dans l’administration, la guerre ou la (Diplomatie.
C’est alors aussi que pour la premiére fois il entra dans la société mondaine et prit part aux plaisirs qu’elle lui offrait.
Des publications récentes ont insisté avec complaisance sur l’absence cle tact le mépris de tout usage poli et de tout bon goüt, les maniéres soldatesques parles-quelles Napoléon, méme sur le tröne, laissait voir l’égoisme du des pote et la o-ros-siéreté du parvemi. Ces publications sont certainement présentes å l’esprit du leeteur • on ne peut done se dispenser de dire un mot de cette question. Quoique ce soient lå des critiqucs bien secondaires lorsqu’il s’agit d’iin. pareil personnage, il n’est pas inutile actuellement de rappeler que de nombreux témoignages contemporains pré-sentent Napoléon sous un jour tout différent, et que les témoignages de ce genre ne sont pas rares dans les auteurs mémes que l’on invoque pour arriver å une conclu-sion contraire. Avec des procédés aussi méticuleux etaussi exelusifs, il n’ya presque pas