L’ÉCOLE MILITAIRE DE PARIS.
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11 arriva a Paris au moisd’octobre 1784. L’École militaire n’était pas alors sévérement tenue : les éléves, encore jeunes, avaient besoin d’y per-fectionneY leur éducation premiére; aussi (instruction technique y était-elle assez négligée. Bonaparte y montra la meme assiduité et la ineme ardeur au travail, continuant ]a lee
ture d’auteurs anciens, militaires et autres, prenant peu de part aux plaisirs mondains et aux distractions bruyantes que ses camarades trou-vaient dans la capitale. Comme ils jouissaient d’une large liberté, quel-ques-uns, en assez petit nornbre il est vrai (car il y en avait pen de riches), en profitaient pour étaler un faste contraire å leur rang de simples soldats, futurs officiers. Bonaparte en était choqué : il n’aurait pas voulu que les priviléges de la fortune se fissent sentir entre tous ces jeunes gens, égaux au moins dans une car-riére poursuivie en commun. Il pous-sa meine ce sentiment jusqu’å rédiger un projet de réforme sévére qu’il adressa au sous-principal de l’École : la tentative passa inaper^ue; mais 1 éleve, devenu maitre, se la rappela plus tard, et modifia, suivant ses premiers desseins, (organisation des écoles militaires.
Fig. 6. — Bonaparte å Brieune.
Statue de Röchet, au musée de Versailles.
Il ne resta qu’une année å Paris. Déjå il était signalé par ses mai-tres comme il l’avait été a Brienne : « Corse de .nation et de caraetbre, il ira loin, dit l’un d’eux, si les circonstances le favorisent. » C’était, de l’aveu cle tous, le premier mathématicien de l’École; or les mathématiques étaient déjå å la mode. Le pédantisme qui citait autre-