ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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274 NAPOLEON I« le 18 brumaire, dans ses lettres å Mallet du Pan, et qu’il ne s’atten-clait pas å voir appliquer sitot å son pays. « Pour réussir, disait-il, il faut venir avec un plan fait, qui serait adopté dans le premier moment, qui sera celui de la lassitude, et qui ne le serait plus dans le second. Dans le premier moment les ambitieux se taisent, la masse seule se ment et compte, dans le second, la masse disparait et les ambitieux et les raisonneurs reprennent l’em-pire... Lorsque tout a été détruit et lorsqu’on est autoure de ruines, il ne s’agit pas uni-quement de rétablir (le passé), il faut régénérer, il faut s’occuper des hommes encore plus que des choses et créer pour ainsi dire un nouveau peuple. Un libérateur doit donner des lois raisonnables et non des lois de passion ou de colére. » C’est ce que faisait le Premier Consul; aussi sa popularité ne ces-sait-elle de s’accroitre, et tous ceux qui n’obéissaient pas å l’esprit de parti seralliaient au nouveau gouvernement. Jourdan lui-méme, dont on a vu la noble opposition au 18 brumaire, écrivait bientot aprés å un de ses compagnons (Tarmes une lettre (1) ou il expliquait pourquoi il avait changé cl’opinion. « Nous avons vu, dit-il, dans le cours de la Eévolution que la masse du peuple a toujours été la proie de diverses factions qui se succédaient. — Chacun. de nous était tellement pénétré de cette vérité que sous le regne du Directoire nous recon-naissions que le gouvernement était trop faible, et nous avons souvent médité sur les moyens de lui donner plus de force, en méme temps que nous désirions placer å la tete des affaires des hommes plus habiles. Aussi la France n’a repris sa splen-deur que depuis le 18 brumaire, époque å. laquelle une nouvelle constitution rendit le gouvernement plus indépendant et lui pennit de s’occuper sans obstacles de la prospcrité publicpie, tandis que le citoyen, rendu å ses habitudes et å ses affaires, s’oc-cupait soas la protection. da gouvernement de ses affaires particuliéres. — Il est dé-montré que les changements opérés au 18 brumaire out été avantageux å, la France.— Il a été reconnu par tous les bons esprits, et par les hommes sans ambition personnelle, que la nouvelle forme de gouvernement convient mieux å nos mæurs et ä notre situation. — Et il termine en engageant son ami å répondre, comme lui, å ceux qui lui feraient des objections : « Faites que le peuple frangais soit assez vertueux pour jouir et ne pas abuser d’une plus grande latitude de liberté, et je reprendrai mes anciennes opinions. Jusque-lä, souffrez que j’en fasse le sacrifice å. l’opinion publique et å l’intérét general. » Cependant la constitution de l’an VIII, soumise, comme on l’avait (1) Reproduite par M. Ernouf dans les Souvenirs de l’abbé C..., å l’Appendice, p. 284.