ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
284 NAPOLEON Ier. chienne qui bloquait Génes; il était nécessaire de donner aux observateurs et aux espions un. point de direction précis : on déclare done par des messages au Corps lé-gislatif, au Sénat, et par des déerets, par la publication dans les journaux, et enfin par des intimations de toute espéce que le point de reunion de l’armée de réserve est Dijon, q.ue le Premier Consul enpassera la revue, etc., etc. — Aussitöt tous les espions et les observateurs se dirigérent sur cette ville. Ils y virent, dans les premiers jours d’avril, un grand état-major sans armée et dans le courant de ce mois 5 å 6.000 conscrits et militaires retirés, dont méme plusieurs estropiés con-sultaient plutöt leur zéle que leurs forces. Bientöt cette armée devint un objet de ri-dicule, et lorsque le Premier Consul en passa lui-méme la revue, le 6 mai,on fut étonné de n’y voir que 7 å 8.000 hommes, la plupart n’étant pas méme habillés. On s’étonna comment le premier magistrat de la Eépublique quittait son palais pour passer une revue que pouvait faire un général de brigade. Ces doubles rapports allérent par la Bretagne, Genéve, Båle, å. Londres, ä Vienne et en Italie. L’Europe fut pleine de caricatures; l’une d’elles représentait un enfant de douze ans, et un invalide avec une jambe de bois ; au bas on lisait : « Armée de réserve de Bonaparte.» « En méme temps que l’on annongait avec la plus grande ostentation la formation de l’armée de réserve, on faisait faire å. la main de petits bulletins, oü, au milieu de beaueoup d’anecdotes scandaleuses sur le Premier Consul, on prouvait que l’armée de réserve n’existait pas et ne pouvait pas exister, qu’au plus on pourrait réunir 12 ä 15.000 conscrits. On en donnait la preuve par les effbrts qui avaient été faits, la Campagne précédente, pour former les diverses armées qui avaient été battues en Italie, par ceux qu’on avait faits pour compléter cette formidable armée du Rhin; enfin, disait-on, laisserait-on l’armée d’Italie si faible, si on avait pu la renforcer? L’ensemble de tous ces moyens de donner le change aux espions fut couronné du plus heureux succes. On disait å Paris, comme ä Dijon, comme ä Vienne : « Il n’y a point d’armée de réserve. » Au quartier général de Mélas on ajoutait : « L’armée « de réserve dont onnous menace tant est une bande de 7 å 8.000 hommes, conscrits « ou invalides, avec laquelle on espére nous tromper pour nous faire quitter Genes. « Les Frangais comptent trop sur notre simplicité. Ils voudraient nous faire réaliser « la fable du chien qui quitte sa proie pour l’ombre... » Mais pendant qu’on raillait ainsi cette armée de réserve, les diverses divisions venant des différents points de la France se dirigeaient par des itinéraires fixés vers leur point de concentration,qui était le bassin supérieur du Rhone. Les nouvelles que le Premier Consul recevait de Masséna montraient qu’il fallait se håter (1). Masséna soutenait dans Genes un siege qui rappelait les résistances (1) Sur les affaires de Genes, voir surtout Thiébault, Journal des operations militaires du siege et du blocus de Génes.