298
NAPOLEON Ier.
Julien, dont la loyauté était connue, n’avait pas été mis au courant des véritables intentions de son gouvernement et n’avait regn que des instructions fort vagues. Il signa, le 28 juillet, avec Talleyrand, des préliminaires qui ne furent pas ratifiés. Cependant, pour obtenir une prolongation d’armistice de 45 jours å partir du 20 septembre, l’Au-triche nous céda Philipsbourg, Ulm, Ingolstadt; l’armistice devait s’étendre aux armées d’Italie (convention de Hohenlinden); les négo-ciations pour la paix définitive devaient etre continuées dans des conféi;eiices ouvertes å Lunéville. Le premier Consul, qui désirait vi-venient la paix, y lit les propositions les plus modérées; mais l’Autriche les repoussa et les hostilités recommencérent le 12 novembre 1800.
Moreau restait naturellement å la tete de l’armée du Rhin. Mais en Italie Masséna, auquel Bonaparte avait laissé le commandement, était en butte de la part des habitants comme de l’armée å des accusa-tions lionteuses que son passé ne rendait malheureusement pas invrai-semblables. Il avait encouragé par sa coinplicité les malversations sans mesure de l’administration militaire, qui avait gaspillé les immenses approvisionnements laissés par les Autrichiens et écrasé le pays de con-tributions. Le changement de Masséna était une grande perte au point de vue militaire, et un danger politique. Masséna, grand homme de guerre malgré les défauts du citoyen, pouvait grouper autour de lui les mécontents. C’était un des rares noms que l’on pouvait opposer å Bonaparte. Le Premier Consul le savait, mais il ne pouvait souffrir l’im-probité et le désordre. Le commandement en chef fut donné å Brune, général jacobin, mais trés dévoué a Bonaparte.
Du coté de l’Autriche, Bellegarde avait succédé å Mélas et l’arclii-duc Jean, fils de l’empereur, au général Kray.
Moreau devait marcher sur Vienne et détacher, sous Macdonald, un corps d’armée qui, franchissant le Splugen, attaquerait sur leur droite les positions que les Autrichiens occupaient encore en Italie. Deux petites armées devaient agir au nord, et au sucl des deux armées principales du Danube et du P6. Au nord Augereau, avec une armée de 8.000 Bataves et 12.000 Frang.ais, s’était porté sur Francfortet protégeait la gauche de Moreau. Au sucl Murat, avec 10.000 bommes, protégeait la