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NAPOLEON I".
et sigua, le 16 janvier 1801, l’armistice de Trévise, sans s’inquiéter assez de la position des troupes de Macdonald.
On se rappelle que Macdonald devait franchir le Splugen. Ce géné-ral hésitait å exécuter ce passage, si difficile en tout temps, dans une saison aussi avancée : on était au mois de novembre. Jamais on n’a-vait tenté une opération de ce genre dans un pareil moment de l’an-née. Mais le Premier Consul donna Fordre formel de passer.
« Macdonald se mit en mesure d’obéir et exécuta cette tentative extraordinaire du 27 novembre au 6 décembre 1800. On avait placé l’artillerie et les munitions sur des tratneaux et chargé les soldats de biscuits et de cartouches. La premiere colonne, composée de cavalerie et d’artillerie, aborda le passage par un beau temps; mais elle fut tout å coup assaillie par une affreuse tempéte. Une avalanche emporta la moitié d’tui escadron de dragons et remplit les soldats de terreur. Cependant on ne perdit pas courage. Aprés trois jours, la tourmente ayant cessé, on essaya de nouveau de franchir cette redoutable montagne. La neige l’avait encombrée. On se faisait pré-céder par des bæufs, qui foulaient la neige en y enfongant jusqu’au poitrail; puls des travailleurs la battaient fortement. L’infanterie en y passant achevait de la rendre solide; enfin des sapeurs élargissaient les passages trop étroits, en. taillant la glace å coups de haclie; c’est aprés tons ces travaux que la route devenait praticable a la cavalerie et å l’artillerie. Les premiers jours de décembre furent ainsi employés å faire passer les trois premieres colonnes. Les soldats endurérent ces horribles souffrances avec une patience admirable se nourrissant de biscuit et d nn peu d’eau-de-vie.
« La quatriéme et derniére colonne allait enfin atteindre le sommet du col, lors-qu’une nouvelle tourmente le ferma encore une fois, dispersa en entier la 104° demi-brigade et ensevelit une centaine d’hommes. Le général Macdonald était lä. Il rallia ses soldats, les soutint contre le péril et la souffrance, fit rouvrir avec des efforts inouis le chemin barré par des blocs de neige glacée et déboucha enfin avec tout le reste de son corps dans la Valteline. » (Thiers.)
Le Splugen franclii, Macdonald remonte L’Adda, passe le col d’Apriga et attaque la masse du Tonal; mais tous les passages avaient été forti-fiés et le corps d’armée de Wukassovich les défendait. Malgré des pro-diges de valeur, les Frangais sont repoussés. Les balles rebondissaient sur le sol glacé et rendaient infiniment meurtrier le tir des Autrichiens. Macdonald descend alors l’Oglio, tourne å gauclie, gagne par la val-lée de la Chiese, celle de Sarca (nom du Mincio supérieur) et, libre désormais de se mouvoir comme il l’entend dans la vallée de 1’Adige, peut arriver å Trente, avant meme que Wukassovich, restédans le To-