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NAPOLEON Ier.
La paix ne tarda pas å suivre. Elle fut signée å Lunéville entre Joseph de Kobentzel et Joseph Bonaparte (9 février 1801), sur les bases du traité de Campo-Formio. Bonaparte demanda formellement que l’empereur stipulåt non seulement pour ses Etats particuliers, mais pour tout le corps germanique. C’était une violation formelle de la Constitution du Saint-Empire; mais le Premier Consul l’exigea. Il ne voulait pas cl’un second. congrés de Rastadt, dont l’Angleterre aurait pu profiter pour renouer la coalition. On convint que les princes dé-possédés seraient indemnisés aux clépens des souverainetés ecclésias-tiques et des villes impériales. Les Républiques cisalpine, ligurienne, helvétique, batave, étaient reconnues en qualité d’Etats indépendants. Il n’était pas question du roi de Piémont : sa dépossession se trouva ainsi reconnue en fait.
La Toscane, enlevée au grand-duc, fut cédée a la France, qui voulait en faire un royaume d’Etrurie en faveur de la branche espa-gnole des Bourbons qui régnait å Parme. Le vieux duc conservait ses Etats; mais å sa mort, son fils Louis recevrait la Toscane et Parme serait réuni å la France. Ces complaisances pour l’Espagne s’expliquent : elle était notre alliée depuis 179G et nous était restée fidele. Avec Naples nous signåmes (28 mårs) un traité séparé, å Florence, qui confirma l’armistice de Foligno. Soult occupa avec 10.000 hommes Otrante, Brindisi et Tarente. La France n’avait plus d’ennemis sur le continent.