314
NAPOLEON Ier.
semblée nationale avait fait pour Franklin, voulut que la perte du libérateur cle l’Amériqué fut considérée comme un deuil national. Il adressa aux armées Fordre du jour suivant :
« Washington est mort! Ce grand homme s’est battu contre la tyrannie; il a con-solidé l’inclépendance de sa patrie. Sa mémoire sera toujours chére au peuple francs, comme ä totis les hommes libres des deux mondes, et spécialement aux soldats frangais, qui, comme lui et les soldats américains, se battent pour l’égalité et la liberté. »
Un. crepe noir fut suspendu pendant dix jours å tous les drapeaux de la République. Le buste cle Washington fut placé aux Tuileries, et Fontanes prononga son éloge public dans une féte donnée aux Invalides le 9 février 1800. Ces démonstrations du pouvoir évitaient que Fon ne fit entre Bonaparte et Washington des rapprochements plus ou moms malveillants et laissaient voir d’un autre coté que le Premier Consul ne les craignait pas. C’était aussi un excellent moyen de faciliter (entente avec les États-Unis, qui au fondue demandaient pas mieux que de se rapprocher de la B rance. Bientot des nego-ciations s’ouvrirent entre Joseph Bonaparte, Fleurieu et Reederei pour la France, Olivier Ellswortli et Van Murray pour les États-Unis. Elles amenérent un traité qui fut signé å Morfontaine, le 1er oc-tobre 1800. Le traité reconnaissait les principes des neutres, tels que les entendait la France.
C’était lå un grand échec pour l’Angleterre. Au lieu d’y voir mi avertissement, elle redoubla cle violence. Elle avait 195 vais-seaux de ligne, 250 frégates, 300 båtiments divers. Elle se croit tout permis et veut dominer les neutres par la terreur. Elle exerce de force le droit cle visite sur les vaisseaux convoyés par des båtiments de 2-uerre. Des frégates suédoises et danoises furent indignement violen-tées. Le Sund est menacé, les cotes de la Hollande insultées, le Ferrol et Cadix bombardes, cle nouvelles forces envoyées au blocus de Malte et en Égypte.
Mais déjå Bonaparte, non content d’avoir détaché les États-Unis cle 1’alliance anglaise, avait tiré parti des craintes que la conduite de l’Angleterre inspirait å toute l’Europe. La guerre durait encore