ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
NAPOLEON I«. 324 « Si le contentement était vif et général en France, il était poussé en Angleterre jusqu’au délire. La nouvelle, d’abord cachée par les négociateurs, avait enfin transpire et on avait été obligé de l’annoncer au lord maire de Londres par un message. Ce message fit d’autant plus d’effet que, depuis quelques heures, on répandait le bruit de la rnpture des négociations. Sur-le-champ le peuple se livra sans retemie ä ces transports violents qui sont particuliers au caractére de la nation anglaise. Les voitures publiques partant de Londres portaient ces mots écrits å la craie et en grosses lettres : Paix avec la France ! Partout on les arrétait, on les dételait, 011 les trai-nait en triomphe. On se figurait que tous les maux de la disette, de la cherté, allaient finir ii la fois. On révait des biens inconnus, immenses, impossibles. Il y a des jours oii les peuples, comme les individus, fatigués de se hair, éprouvent le besoin d’une réconciliation, méme passagére, méme trompeuse. Dans eet instant, malheureuse-ment si court, le peuple anglais croyait presque aimer la France, il adorait le héros, le sage qui la gouvernait, il criait : Vive Bonaparte! (Thiers.) Bonaparte s’était liåté de signer les préliminaires et avait chargé son aide de camp, le colonel Law de Lauriston, de porter å Londres cette ratification. Lorsqu’on sait qu’un propre aicle de camp du Premier Consul, un de ses couipugiioiis d armes, est desesndu n 1 hotel cis M. Otto et qu’il apporte le traité ratifié, on court chez M. Otto, qui justement montait en voiture avec le colonel pour se rendre chez lord Hawkesbury et faire l’échange des ratificatious. Le peuple dételle les chevaux et traine la voiture jusque chez le négociateur anglais. Huit heures aprés la signature des préliminaires, un courrier venu d’Égypte apportait*la nouvelle de la reddition d’Alexandrie. « Ce courrier, dit lord Hawkesbury å M. Otto, nous est arrivé aprés la signature du traité, tant mieux! S’il fut arrivé plus tot, nous aurions été forcés cl’étre plus exigeants et la négociation eüt été probablement rompue. La paix vaut mieux qu’une ile de plus ou de moins. » L’Egypte, en effet, était perdue pour nous; mais les paroles mémes du ministre anglais montrent que sa longue résistance n’avait pas été inutile. Bonaparte, en quittant l’Egypte, avait laissé le commandement de l’armée å Kléber, qui était son successeur naturellement désigné. D’ailleurs, malgré quelques dissentiments passagers, Bonaparte avait conservé pour lui une Sympathie reelle. Pendant la Campagne de Syrie, Kléber donna des conseils qui malheureusement ne furent pas suivis. Il aurait voulu qu’avant d’attaquer Jaffa, on s’emparåt de Naplouse