ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 994 Forrige Næste
344 NAPOLEON Ier. Les malheurs éprouvés par la France, d l’époque de la hataille d'Ivry, étaient le résultat de T appel fait par les différents partis francais aux nations espagnole et anglaise. Toute famille, tout varti qui appelle les puissances étrangéres d son secours, a mérité et méritera, jusque dans la postérité la plus reculée, la malédiction du peuple fran fais. Ces sentiments se montrérent surtout dans la féte nationale du Ier venclémiaire an IX. Lorsque les tombes de Saint-Denis avaient été violées, on avait trouvé parfaite-ment conservé le corps de Turenne. Un sentiment de respect involontaire l’avait protégé. Le Premier Consul eut l’idée de placer sous le döme des Invalides et sous la garde de nos vieux soldats la dépouille de ce grand komme. Les cendres de Vauban. devaient bientot l’y rejoindre. Cette translation eut lien le dernier jour complé-mentaire de Fan VIII (22 septembre 1800). Le lendemain, le Premier Consul posait sur la place des Victoires la premiere pierre d’un monument consacré a Kléber et å Desaix. Afin. de donner plus de solennité å ces fétes, il fit demander å tous les departements d’envoyer å Paris, comme on l’avait fait lors de la Fédération, des représen-tants pour y apporter un caractére vraiment national et non pas settlement parisien. Carnot avait été chargé de prononcer une allocation lors de la translation du corps de Turenne. Le lendemain, ce fut Lucien Bonaparte qui porta la parole, toujours sous le dorne des Invalides, et son discours fit une grande Impression. Il montra le siécle de Louis XIV et le siécle present se rencontrant et se donnant la main sur une tombe auguste et il ajoutait : « Heureuse la génération qui voit finir sous la Répu-blique la revolution commencée sous la monarchie. » Cependant quelque chose man-quait å ces nobles cérémonies, la religion n’y avait point sa part. Mais déja le Premier Consul commengait avec le Saint-Siége des négociations qui allaient réconcilier la France avec l’Eglise catholique et lui donner la paix religieuse aprés la paix sociale. En poursuivant la réconciliation de l’Eglise et de la Revolution (1), Napoléon obéissait å un double mobile : une conviction religieuse et un intérét de gouvernement. A aucun moment de sa vie il ne fut un sceptique. L’athéisme sincére lui paraissait presque impossible. Il n’y voyait qu’une affeetation dangereuse : « N’est pas athée qui veut, » disait-il, et, de meine que J.-J. Rousseau, il n’était pas loin d’admettre (1) Sur le Concordat, voir : d’Haussonville, l’Église romaine et le premier Empire; — de Meneval, Concordat de 1801; — Correspondance et Memoires du Cardinal Consalvi; — De Pressensé, l’Église et la Revolution frangaise, etc.