RELIGION DE NAPOLEON.
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qu’un athée füt un criminel (1). arne de la Sympathie et du respect pour la religion catholique, religion de son enfance et de son pays. « La religion, disait-il å Sainte-Héléne, fait partie de la destinée. » L’esprit religieux avait gardé chez lui, si affaibli qu’il fut, quelque chose d’italien. Dans les pressants dangers ou les grandes émotions, on vit plus d’ime fbis Napoléon faire des signes de croix involontaires. On pourrait relever dans sa vie plus d’un trait de Superstition. Il semble qu’il croyait véritablenient « å son étoile )). Il s’inquiétait de ses pressentiments et de ceux de son entourage : il se préoccupait longuement des présages et de leur interpretation. Ces sentiments, il est vrai, ne sont pas rares cliez les soldats. Mais on pouvait s’étonner de les rencontrer chez Napoléon, et si naturels qu’il ne pensait pas å les cacher.
Il nous sufflra d’en citer un exemple d’autant plus caractéristique qu’il n’ap-pliquait pas le présage å, lui-méme. A la bataillede Dresde, lorsqu’il apprit qu’un grand personnage était tombé aux cotés
d’Alexandre, il crut que c’était Schwartzenberg,
Il avait conservé toujours au fond de s.on
Fig. 119. — Monument du général Desaix, tel qu’il a été projeté, composé et exécuté en modéle pour la place des Victoires, en 1806, par Dejoux.
et non Moreau, qui avait été frappé.
(1) J.-J, Rousseau, Contrat social, livre IV, chap. vin, De la Religion civile. Comparer Lettres de la Montagne, Ir0 partie, lettre I.
NAPOLEON Ier.
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