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NAPOLEON l',p.
l’insu de 1’Antriebe, avec chacune des cours de l’Allemagne qui avaient droit å des indemnités et qui étaient liostiles å la Diéte, dans laquelle dominait l’influence de l’empereur. Le partage fut fait en vue de ruiner la prépondérance autrichienne dans l’empire et de lui opposer celle de la Prusse, sans lui donner cependant unetrop grande extension.
Les électeurs ecclésiastiques dont l’Autriche avait la voix dans le college électoral et chez lesquels elle pouvait reeruter des troupes furent supprimés.La noblesse immédiate, dont les contingents militaires étaient å sa disposition et qui défendaient ses in-téréts dans toutes les parties de l’empire, fut sacrifiée. Une grande partie des princi-pautés qui lui étaient dévouées furent supprimées, et la majorité fut déplacée au détriment des Hapsbourg. Bonaparte eut aussi soin. de ménager ä la France un parti puissant dans 1’alliance des Etats secondaires, tels que la Baviére, le Wurtemberg, Bade. Ils refurent pour la plupart des indemnités bien supérieures å ce qu’ils avaient perdu. Il en fut de méme de la Prusse. Un seul électorat ecclésiastique était maintenu, et transféré å Ratisbonne, en faveur de l’électeur de Mayence, le prince de Dalberg, qui recevait le titre de Primat de Germanie. On établit quatre électorats nouveaux, Wurtemberg, Bade, Hesse-Cassel, Salzbourg, ce dernier, en faveur du duc de Toscanc dépossédé. La diéte devait siéger å Ratisbonne, une des huit villes libres conservées.
Bonaparte, poursuivant ses projets d’alliance intime avec la Russie, avait invité le nouveau czar å intervenir dans ces sécularisations. Depuis un siécle, la Russie cherchait å s’immiscer dans les affaires germaniques. Elle accueillit avec empressement cette occasion inespé-rée d’atteindre ce résultat sans avoir vaincu ni méme combattu. Les ambassacleurs frangais et russe présentérent å la diéte de Ratisbonne un plan d’indemnités qu’elle n’eut plus qu’å accepter (mars-aoüt 1803). Mais bien des gens trouvérent que le Premier Consul avait fait une faute en introduisant la Russie dans les affaires d’Occident. De plus, le gouvernement frangais s’était rendu coupable ou complice de beau-coup d’injustices, envers les petits princes surtout, et un historien a pu dire avec quelque raison que l’Allemagne fut mise å l’encan dans les bureaux de notre ministére des relations extérieures, que Talleyrand dirigeait. Au lien de 517 Etats que comptait l’Allemagne en 1789, il n’y en eut plus que 147. Ce nombre devait étre réduit å 31, par suite de l’établissement de la Confédération du Rhin (1806).