WERTINGEN. — HASLACH. — ELCHINGEN. — MICHELSBERG. 429
précédé de 4.000 prisonniers, presque autant qu’il lui restait de soldats. Ce combat vraiment extraordinaire assura le succes complet du plan de Napoleon. Les Autrichiens ne possédaient plus sur la rive gauche que les hauteurs d’Elchingen et le Michelsberg, c’était leur derniére ligne de retraite.
Napoléon donna Fordre au maréchal Ney d’occuper les hauteurs d Elchingen, défendues par 15.000 bommes et 40 canons.
Fig. 149. — Le maréchal Ney force le pont d’Elchingen et enléve la position de l’Abbaye. D'aprés Tun des bas-reliefs de la colonne de la place Vendöme.
Mécontent de ce que, les jours précédents,quelques-uns deses ordres avaient étéin-teiprétés sans intelligence ou exécutés avec mollesse, il voulut tout voir par lui-méme. Des que le pont du Danube eut été enlevé, il s’y fraya un chemin ä travers les renforts qm arnvaient de tons cdtés, å travers les morts et les blessés. Les blessés interrompi-rent leurs plaintes pour l’acolamer. Napoléon s’arréta. A coté de lui se trouvait un ar-tilleur qui avait la cuisse emportée par un boulet. Il s’approcha, détacha la croix d’hon-neur qu’il portait, la lui donna en lui disant : « Prends-la, elle t’appartient ainsi que 1 hotel des Invalides, et console-toi, tu pourras y vivre heureux encore. —Non, non, répondit le soldat, la saignée est trop forte; mais c’est égal, vive l’Empereur! »
Plus loin, il reconnut un ancien grenadier de l’armée d’Égypte. II était couché sur le dos, le visage exposé ä la pluie qui tombait å flots. Dans son exaltation guerriére, il con-tinuait ä crier å ses camarades : « En avant! » Napoléon se dépouilla de son manteau, le jeta en passant sur lui et lui dit : « Tåche de me le rapporter, et en échange je te donnerai la décoration et la pension quo tu mérites.» Au plus fort du combat, il se pla?a, pour mieux voir, sur un tertre, mais si pres de l’ennemi que les officiers mémes de