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NAPOLEON I".
Frangais et croyait contraindre l’adversaire å la retraite par la puis-sance de la manæuvre. C’était le meine plan qu’on devait suivre en 1806; il était alors moins mauvais qu’il ne le fut l’année suivante, car Napoléon avait déjå affaire aux Autrichiens, mais on voit qu’on se préparait déjå å commettre les fautes qui devaient amener l’année suivante une catastrophe (1).
En attendant qu’on put agir plus énergiquement, le gouvernement prussien, sous prétexte de maintenir l’égalité entre les belligérants, ouvrit la Silésie å la seconcle armée russe. Le czar Alexandre se rendit de sa personne å Berlin, ou il fit une entrée solennelle (5 octobre); il témoigna pour la reine Louise de Prusse d’une sorte de culte res-pectueux et d’admiration chevaleresque. Le 3 novembre, un traité cl’alliance était signé å Potsdam entre Alexandre et Frédéric-Guil-laume, qui se juraient une amitié éternelle sur le tombeau du grand Frédéric. Mais le roi, qui était plus raisonnable que son entourage, décida qu’il ne jouerait que le role de médiateur armé et qu’il ne prendrait les armes que dans le cas ou Napoléon refuserait d’accéder aux conditions qu’il allait proposer aux deux parties. Ces conditions étaient, il est vrai, exclusivement défavorables å. la France; on lui demandait de rendre l’indépendance å la Suisse et å la Hollande et de restituer le Piémont au roi de Sardaigne. Le comte d’Haugwitz fut envoyé porter un ultimatum å Napoléon (3 novembre 1805).
Napoléon précipita sa marche sur Vienne. Kutusof avec 45.000 homilies était arrivé å Braunau, ou Kienmayer l’avait rejoint. Leur plan était de reculer pas å pas pour donner l’armée du Tyrol et d’Italie le temps d’accourir å la défense de Vienne. Ney, détaché de la Grande Armée avec Augereau, fut chargé de etasser du Tyrol l’ar-chiduc Jean et de marcher sur cette capitale en servant d’aile clroite å Napoléon et d’aile gauche å l’armée d’Italie. Braunau tomba aux mains des Frangais avec d’immenses approvisionnements (20 octobre 1805), et bientot Murat et Lannes, qui formaient l’avant-garde, eurent å se mesurer avec l’ennemi å Lambach, å-Steyer, å Amstetten, et le
(1) Publications du grand état-major général allemand, résumées dans la Revue critique du 21 dé-cembre 1885.