POSITION DES DEUX ARMÉES EN MORAVIE.
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Napoleon, soit curiosité réelle, soit désir d’augmenter la confiance de l’ennemi par mi feint empressement, s’avan ja au galop å la rencontre de Dolgorouki, jusqu’au delii de nos derniéres vedettes. Dans son entretien avec Napoléon, Dolgorouki montra l’ar-rogance la plus ridicule et la plus déplacée. Napoléon n’obtiendrait la paix qu’en abandonnant l’Italie, la rive gauche du Rhin, la Belgique. Napoléon se contint d’abord; mais lorsque le jeune officier, qui aurait bien pu du moins témoigner quelque défé-rence au premier général de l’Europe, lui offrit insolemment de le laisser se retirer
Fig. 155. — Le maréohal Ney remet aux soldats du 76e de ligne leurs drapeaux retrouvés dans l’arsenal d’Inspruck. Tableau de Meynier. Musée de Versailles.
sain et sauf derriére le Danube, s’il promettait d’évacuer immédiatement Vienne et les Etats héréditaires; Napoléon perdit patience : « Retirez-vous; allez, Monsieur, allez dire ä votre maitre que je n’ai pas l’habitude de me laisser insulter ainsi; retirez-vous å l’instant meine. » Dolgorouki rentre au camp des alliés, tres fier de la noble attitude qu’il a tenue. Il ne manque pas de dire que l’ennemi est démoralisé, que Napoléon se croit perdu, qu’å n’en pas douter on est maitre de cette armée, qu’il faub s’empresser de livrer bataille de peur qu’elle n’échappe, car elle est préte å battre en retraite. Dolgorouki va niéme jusqu’å recommander aux soldats qu’il rencontre de bien regarder de quelcoté se retireront les Frangais.
La concentration qu’opére Napoléon en rappelant rapidement å lui Bernadotte et Davout, campés l’un å sa droite et l’autre å sa gauche, le mouvement rétrograde par lequel il abandonne la forte
NAPOLÉON Ier.
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