ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
454 NAPOLEON I°r. une alliance commune; que du maintien d’un tel Systeme de rapports entre les grands Etats de l’Europe naitraient des causes permanentes de guerre; que les paix ne seraient que des tréves et que l’effusion du sang humain ne serait jamaisque sus-pendue. II se demandait des lors quel était le nouveau Systeme de rapports qui, supprimant tout principe de mésintelligence entre la France et l’Autriche, séparerait les intéréts de l’Autriche et ceux de FAngleterre, les mettrait en opposition avec ceux de la Bussie, et par cette opposition garantirait l’empire ottoman et fonderait un nouvel équilibre européen. Telle était la position du probléme. Voici quelle en était la solution. Il proposa d’éloigner l’Autriche de l’Italie en lui otant l’Etat vénitien, de la Suisse en lui ötant le Tyrol, de l’Allemagne méridionale en lui åtant ses pos-sessions en Souabe. De cette maniére, cette puissance cessait d’étre en oontact avec les Etats fondés ou protegés par la France, et elle ne restait plus en hostilité naturelle avec elle. « Pour surcroit de précaution, l’Etat vénitien ne devait pas étre incorporé au royaume d’Italie, mais étre interposé comme Etat républicain et indépendant entre ce royaume et l’Autriche. Aprés avoir dépouillé celle-ci sur un point, il l’agrandissait sur un au-tre, et lui donnait des compensations territoriales proportionnées åses pertes, afin que, n’éprouvant aucun regtet, eile ne fit aucune tentative pour recouvrer ce qui lui au-rait ébé enlevé. Oii étaient placées ces compensations ? Dans la vallée méme du Danube, qui est le grand fléuve autrichien. Elle consistaient dans la Valaquie, la Moldavie, la Bessarabie et la partie la plus septentrionale de la Bulgarie. Par lå, disait-il en concluant, les Allemands seraient pour toujours exolus de l’Italie, et les guerres, que leurs prétentions sur ce beau pays avaient entretenues pendant tant de siécles, se trouveraient å. jamais éteintes; l’Autriche, possédant tout le cours du Danube et une partie des oötes de la mer Soire, serait voisine de la Russie et des lors sa rivale, serait éloignée de la France et des lors son alliée; l’empire ottoman achéterait, par le sacrifice utile de provinces que les Busses avaient déjå envahies, la sureté d’un long avenir; 1’Angleterre ne trouverait plus d’alliés sur le continent, ou n’en trouverait que d’inutiles; les Russes, comprimés dans leurs deserts, porteraient leur inquiétude et leurs efforts vers le midi de l’Asie, et le cours des événements les mettrait en présence des An giais, transformant en futurs adversaires ces confédérés d’aujourd’hui. » Pousser l’Autriche vers les annexions orientales et slaves pour l’éloigner de l’Allemagne, n’est-ce pas la politique que M. de Bismarck a reprise au congrös de Berlin, et n’y avait-il pas pour la France de 1805 quelque intérét å agir de méme? Talleyrand voyait peut-étre les choses de trop loin; mais c’était lå du moins une remarquable vue d’avenir. Quoi qu’il en soit, Napoléon s’en tint å des avantages plus précis et plus immécliats dans le traité de Presbourg, signe le 26 décembre 1805.