ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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456 NAPOLEON Ier. La nouvelle de la capitulation d’Ulm l’avait affeeté avec tant de violence que le succes de Trafalgar ne put lui rendre le calme et la santé. « Pitt ne voulut pas croire aux premieres rumeurs flottantes sur le désastre d’Ulm, raconte Macaulay dans ses Essais historiques. Il était irrité des inquiétudes de ceux qui l’entouraient : « N’en croyez pas un mot, disait-il, ce n’est qu’une invention. » Le lendemain, il rejut un journal hollandais qui contenait le récit de la capitulation. C’était un dimanche et les bureaux du ministers étaient fermés. Il ne savait pas le hollandais et porta le journal å lord Malmesbury, qui avait été ministre en Hollande. Lord Malmesbury le lui traduisit. Pitt essaya de se raidir; mais le coup était trop rude, et il sortit, la mort peinte sur le visage. Il mourut quelques semaines aprés, le 23 janvier 1806. Napoléon a porté sur lui un jugement trés rigoureux : « M. Pitt a été et demeure l’homme de l’aristocratie européenne; c’est son systéme qui a ménagé l’asservissement de la cause populaire et le triomphe des patriciens... Il a été le maitre de la politique européenne. Il a tenu dans ses mains le sort des peuples : il en a mal usé. Il a incendié l’univers. Cette conflagration universelle de vingt-cinq ans, ces nombreuses coalitions qui l’ont entretenue, ce bouleversement, la dévastation de l’Europe, les flots de sang des peuples qui en ont été la suite, la dette effrayante de l’Angleterre qui a payé toutes ces choses, le systéme pestilentiel des emprunts sous lesquels les peuples demeurent courbés, le malaise universel d’aujour-d’hui, tout cela est de sa fagon. La postérité le reconnaitra; elle le signalera comme le génie du mal. » (Las Cases, t. VII, p. 218.) Napoléon ne montrait pas plus d’impartialité et dejustice envers Pitt, que Pitt lui-méme n’en avait montré envers Napoléon (1). Quoi qu’il en soit, la mort du grand ministre anglais ne devait pas mettre fin å la guerre. Les intéréts et les passions qu’il avait personnifiés avec tant d’éclat lui survivaient. (1) On trouvera un intéressant jugement sur Pitt dans une lettre de Joseph de Maistre écrite de Pétersbourg le 17/29 mårs 180G.