ULTIMATUM DE LA PRUSSE. — LETTRE DE NAPOLEON. 465
Fig. 171. — Le général Friaut.
La guerre était certaine. Cependant, elle n’était pas encore dé-clarée. Napoléon se trouvajt déjå å Bamberg, lorsque, le 7 octobre 1806, il regut l’ultimatum cle la Prusse. C’était le duc de Brunswick qui avait rédigé ce nouveau manifeste, aussi rrdicule en son genre que celui de 1792 :
« Que les troupes frangaises, y était-il dit, qu’auoun titre fonde n’appelle en Alle-magne, repassent incessamment le Rhin, toutes sans exception, en commengant leur marche le jour méme oü le roi se promet une réponse de l’Empereur et en la poursui-vant sans s’arréter. Car, au point oü en sont les choses, c’est le seul gage de sureté que le roi puisse admettre. »
L’Empereur ayant å dessein laissé passer le 8 octobre, date fixée par le roi de Prusse, lui envoya par un officier d’ordonnance une lettre bien différente de celle qu’il avait écrite å l’empereur d’Antriebe , et qui indiquait bien son irri
tation. On y remarquait surtout les passages suivants :
« Monsieur mon Freie, Je n’ai recu que le 7 la lettre de Votre Majesté du 25 sep-tembre. Je suis fåché qu’on lui ait fait signer cette espéce de pamphlet...
« J’ai regn immédiatement aprés la note de son ministre du Ier octobre. Elle m’a donné rendez-vous le 8. En bon Chevalier, je lui ai tenu parole; je suis au milieu de la Saxe. Qn’elle in’en. croie : j’ai des forces telles que toutes ses forces ne peuvent balancer longtemps la victoire. Mais pourquoi répandre tant de sang...
« Je ne prise point une victoire qui sera achetée par la vie d’un bon. nombre de nos enfants. Si j’étais ä mon debut dans la carriére militaire, et si je pouvais craindre les hasards des combats, ce langage serait tout å fait déplacé! Sire, Votre Majesté sera vaincue ; elle aura compromis le repos de ses jours, l’existence de ses sujets sans l’ombre d’un prétexte. Elle est aujourd’hui intacte et peut traiter avec moi d’une ma-niére conforme å son rang. Elle traitera avant un mois dans une situation différente.
« ... Sire, je n’ai rien å gagner oontre Votre Majesté ; je ne veux lien et n’ai rien voulu d’Elle. La guerre actuelle est une guerre impolitique. »
Cependant l’armée prussienne était déjå arrivée en Thuringe et oc-
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