SAORGIO.
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sont chassés de France, Turin est menacé, et le vieux Dumerbion reconnait loyalement, comme Dugommier, qu’il cloit la victoire aux sa-vantes combinaisons de Bonaparte.
Ces événements se passaient au mois de mai 1794, au moment oii dans Paris la Terreur exergait ses derniers ravages, ou Robespierre, suspect å la Convention et auxjacobins, poussait å bout ses ennemis
Fig. 14. — Reprise de la ville de Toulon par les armées de la République. Gravure de la collectiou Hennin.
par ses violences et ses menaces. Il songea å donner le com-mandement de la garde nationale, sur laquelle il fondait toutes ses espérances, å un général habile et ardent. Robespierre lejeune of-frit å Bonaparte la succession de Henriot.
Cette proposition semblait ouvrir au jeune offieier une fortune inespérée. Bonaparte, qui était au quartier général de Nice, se rendit au chåteau de Salles, pres d’Antibes, oü se trouvait sa famille; ses fréres Lucien et Joseph, accourus auprés de lui, le trouvent sombre et préoccupé. Bonaparte les entraine dans une partie retirée du pare : « On m’off're le commandement de Paris, leur dit-il; il faut se décider dans lasoirée meine; qu’en pensez-vous ?» Joseph, plus ågé et d’un caractére calme, réfléchissait a saréponse; mais le jeune Lucien, plein de joie, presse son frére d’accepter. Napoleon arréte ses