Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON I“.
Cependant Ney et Victor précipitérent leur marche et arrivérent avec l’Empereur sur le champ de bataille ä quatre heures du soir (14 juin). L’ennemi avait cherché une bataille sans nécessité et se trouvait dans une position critique. Il occupait le fond d’un entonnoir formé par le village de Friedland et entouré par une boucle de l’Alle. Son artillerie était restée sur la rive droite. Arrivé sur le champ de bataille, Napoléon demanda aussitöt : « Ou sont done cachés les Russes? » Puis ayant reconnu la position : « Non, dit-il, on ne surprend pas souvent l’ennemi dans une pareille faute. » Il charge alors Mortier de former la gauche en occupant le village d’Heinrichsdorf. Ce maréchal regoit Fordre de ne pas avancer et de se tenir sur la défensive. Lannes est placé au centre, Ney ä droite, au village de Posthenen. C’est de ce coté que Napoléon dirigera l’attaque décisive. Les Russes, au contraire, concentrent tous leurs efforts contre la gauche de l’armée frangaise, qui leur ferme directement la route de Königsberg. Pendant qu’ils sont occupés de ce coté, Ney pousse devant lui leur alle gauche et marche dans la direction du cloclier de Friedland. Napoléon, å pied sur une hauteur, vit tout d’un coup un mouvement que les Russes voulaient faire; il dit : « Ah! je crois qu’ils veulent manæuvrer! je vais leur donner de la tactique.» Et dans l’instant, il commande de profiter de l’ouverture que ce faux mouvement avait faite dans leur ligne. Cependant, le maréchal Ney continuait ses progrés, lorsque l’artillerie russe, tirant par-dessus l’Alle, fit éprouver å l’aile droite des pertes énormes. Le général Sé-narmont fait avancer une batterie, qui ne produit pas d’effet suffisant. Alors, par une des plus belles manæuvres dont l’histoire de l’artillerie fasse mention, « il réunit, malgré l’opposition des généraux, les 36 bouches a feu des divisions, en forme deux batteries, avec 6 piéces en réserve; il prend position å 400 metres de l’ennemi, tire cinq ou six salves, s’avance de 200 metres et recommence un feu roulant. Les Russes ten-tent une charge de cavalerie. Sénarmont la broie en concentrant sur elle le feu d’une batterie. Sous eet ouragan. de projectiles, les Russes sont enfin rejetés sur Friedland et leur artillerie réduite au silence (1). » Bientot ils sont méme refoulés sur les ponts. Le maréchal Ney s’était engagé å leur suite dans letroit couloir qui conduisait å Friedland. La garde russe essaya inutilement contre ses divisions une attaque de flane, elle fut écrasée par une charge de la division Dupont.
Au milieu des horreurs de ce massacre, les soldats furent témoins d’un spectacle bien singulier et qui ne laissa pas de toucher ceux qui venaient cependant d’étre témoins de tant d’effroyables scenes. « Une ferme voisine de la ville de Friedland, raconte Bory de Saint-Vincent, avait pris feu par la chute d’un obus; un nid de cigogne y dominait un vieil arbre sec au milieu de l’une des cours : la mere ne quitta ce nid que lorsque les flammes l’environnérentde toutes parts. S’élevant alors perpen-diculairement au-dessus pour tournoyer, quand elle était parvenue å une grande hauteur, eile replongeait aussitöt ä travers les tourbillons de famée, comme pour tenter d’enlever le précieux dépot qui s’y trouvait contemi. Enfin, dans l’une de ces descentes, enveloppée par l’incendie, elle ne reparut plus å, nos yeux. »
(1) Dubail, Prccis d'histoire militaire.