SOMO-SIERBA. — SABAGOSSE. — MOORE EN ttALICE.
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de Galice, qui venait de s’accroitre d’un nouveau contingent : c’étaient les soldats espagnols du marquis de la Romana que Godoi avait été obligé d’envoyer å Napoléon. Avec une audace rare, ils s’étaient écliappés des divers points des rivages de la mer Baltique ou Napoléon les avait cantonnés, et s’étaient mis sous la protection des vaisseaux anglais, qui les avaient débarqués en Espagne, ou leur arrivée avait excité l’entliousiasme (1). Lefebvre commenga par repousser Blake, qui fut battu å Durango (9 nov.). Napoléon franchit le défilé de Pan-corbo et battit l’année d’Estramadure, qui perclit Burgos (10 nov.). Lefebvre, poursuivant ses succés, culbuta encore l’année de Galice å Espinosa et la rejeta sur le corps de Soult, qui la prit å revers et lui fit éprouver un véritable désastre å Reynosa (11 nov.). En meine temps Lannes battait å Tudela les armées de Castanos et de Palafox (23 nov.). Les Espagnols essay&rent de défenclre encore la route de Madrid au défilé cle Somo-Sierra, mais en vain (2); Napoléon arrivait aux portes de Madrid le Ier décembre 1808. La ville était en pleine insurrection: le peu-ple avait dépavé les rues, élevé des barricades, et le toesin ne cessait de sonner. Napoléon s’empara des hauteurs du Retiro et menaga les au-torités d’un bombardement. Au bout de deux jours elles consentirent å signer une capitulation (4 elée.). L’Empereur accordait une amnistie générale. Il publia des déerets pour abolir l’inquisition, les droits féodaux, les douanes provinciales, les deux tiers des couvents, et assurer les traitements des curés et les indemnités pour l’occupation des provinces par les Frangais. Ces mesures, qui étaient d’ailleurs en hor-reur å la partie la inoins éclairée, mais la plus nombreuse, de la nation, ne réussirent pas plus que les défaites å calmer l’insurrection.
Le second siége de Saragosse commenga sous Moncey et continua sous la direction de Junot, puls de Lannes. Palafox et ses 22.000 soldats étaient décidés å une résis-tance désespérée. Cinquante mille paysans des environs s’étaient réfugiés dans la ville : ils devaient montrer une énergie et un mépris de la mort dont il y a pen d’exemples;
(1) Une piéce de Mérimée a pour sujet l’évasion du marquis de la Romana.
(2) Dans cette affaire les lanciers polonais firent une charge célébre contre l’infanterie etl’artillerie. Un grand nombre y périt; Philippe de Ségur fut tres gravement blessé. Lorsqu’il put se mettre sur pied, il fut chargé de porter solennellement au Corps législatif les drapeaux pris sur l’ennemi. On sculpta un bas-relief représentant cette scene sur la fa§ade da Corps législatif. Il fut détruit å la fin de la Restauration.