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NAPOLEON Ier.
répandit dans l’armée quand le vaillant soldat tomba. Les paroles que l’Empereur lui préta dans le bulletin de la Grande Armee sont apocryphes. Mais Napoléon ne laissait pas échapper cette occasion d’entretenir le patriotisme et l’énergie de ses troupes. Depuis le grand ministre de Louis XIV, c’était le vingt-septiéme de cette famille qui embrassait la carriére militaire, le quatorziéme qui tombait sur le champ de bataille.
Moore était enfin arrivé å la Corogne aprés avoir perdu 10.000 homilies; mais il n’y trouva point la flotte anglaise. En l’attendant, il se rangea en bataille devant la ville et y fut vaincu et tué (10 janv.). « J’avais toujours souhaité de finir ainsi, dit Moore au moment de mourir. J’espére que le peuple anglais sera content. » L’armée anglaise était sauvée. Mais Soult s’emparait de la Corogne et du Ferrol. Il avait conduit seul la fin de cette Campagne, Napoléon ayant été obligé de retourner å Valladolid pour s’occuper des armements de l’Autriche et des bruits d’une cinquiéme coalition. En quelques mois Napoléon allait vainere encore cette coalition. Mais pendant que le reste de l’Europe retentissait des noms d’Eckmühl, de Ratisbonne, de Wagram, voici le catéchisme qu’apprenaient les Espagnols :
Dis-moi, mon enfant, qui es-tu ? — Espagnol, par la gråce de Dien. — Quel est l’en-nemi de notre félicité? — L’Empereurdes Fran<?ais.— Combien a-t-il de natures? — Deux : la nature liumaine et la nature diabolique. — Combien y a-t-il d’Empereurs des Frangais ? — Un véritable en trois personnes. — Comment les nomme-t-on ? — Napoléon , Murat, et Godoi. — Lequel des trois est le plus méchant ? — Ils le sont tons trois également. — De qui dérive Napoléon ? — Du péché. — Murat ? — De Napoléon. — Et Godoi? — Des deux. — Quel est l’esprit du premier? — L’orgueil et le despotisme. _ Du second ? — La rapine et la eruauté. — Du troisiéme ? — La cupidité, la trahison, l’ignorance. — Que sont les Fran§ais ? — D’anciens chrétiens devenus hé-rétiques. — Est-ce un péché de mettre un Franjais ii mort ? — Non, mon pére, on »■atme le ciel en tuant un de ces chiens d’hérétiques. — Quel supplice mérite l’Espa-gnol qui manque å ses devoirs ? — La mort et l’infamie des traitres. — Qui nous dé-livrera de nos ennerois ? — La conflance entre nous autres et les armes (1).
(1) Catéchisme civil et petit abrégé des obligations de tout Espagnol, traduit de l’original en fran-gais; on le trouve dans les Mémoirei tirés des papiers d’un homme d’Etat, tome X, p. 505.