LA COROGNE. — LE PATRIOTISME ESPAGNOL.
529
dugénie, 27 étaient tuésou blessés. Mais nous n’avions jamais eu plus de 14.000 bommes occupés activement au siége, et il était extraordinaire <r que, sans fanatisme, sans férocité, combattant pour l’idéal de grandeur qui était attaché ä leur drapeau, » ils eussent eu raison de plus de 40.000 ennemis protegés par des murailles, animés des sentiments les plus exaltés.
Le maréchal Lefebvre avait battu l’armée d’Estramadure å Almaraz et Victor celle d’Andalousie å Uclés, Palafox s’était jeté dans Saragosse avec 22.000 hommes. En Catalogne, 70.000 hornmes inves-tissaient Duhesme dans Barcelone. L’arrivée de Gouvion Saint-Cyr avec 30.000 Italiens le délivra. Il fit en Catalogne, d’une maniére in-dépendante, une admirable Campagne. La victoire de Llinas (4 déc.) sur Valclés nous livre Barcelone (16 déc.), celles de Molins del Rey et de Vals rejettent les Espagnols en désordre sur Tarragone.
Les armes frangaises étaient aussi heureuses en Galice. L’armée anglaise de Moore n’y était arrivée que pour recueillir les débris des vaineus. Le général anglais, trouvant le maréchal Soult occupé å soumettre les Asturies avec 14.000 hommes, avait entrepris de le couper de Napoléon. L’Empereur, instruit de ce mouvement, franchit rapidement la Sierra de. Guadarrama malgré les neiges, puis traversa le Douro å Tordésillas, pour fermer aux Anglais la route de Galice. En apprenant la marche des Frangais sur ses derriéres, Moore s’empressa de regagner la Corogne, poursuivi par l’Empereur et par Soult, qui avaient fait leur jonetion å Astorga. Pour leur échapper, il sacrifia ses blessés, ses malades, ses bagages et une partie de ses chevaux å qui il fit couper les jarrets.
A Calcabellos, il voulut s’arréter pour donner a ses colonnes dispersées le temps de se reformer. Un combat fort vif s’engagea et coüta la vie au jeune général Auguste Colbert (l),un de nos meilleurs officiers de caValerie. Sa belle et martiale figure, a dit un Anglais, le colonel Napier, sa voix, son geste, et par-dessus tout sa grande va-leur, avaient excité l’admiration des Anglais, et un sentiment général de tristesse se
(1) Ses deux autres fréres, Édouard et Alphonse, qui s’etaient engagés le mémejour que luien 1793, dans le bataillonde Guillaume Teil (section de Brutus), parvinrentégalementau grade de général, le premier en 1809. le seconel en 1814. Un déeret impérial du 9 février 1810 ordonna que la statue du général Colbert, avec celles de ses collégues tués å l’ennemi, seraient placées sur le pont de la Concorde. Ces généraux étaient : Saint-Hilaire, Espagne, Lassalle, Lapisse, Cervoni, Lacour et Hervo. Un tableau com-mandé å Schnitz sur la mort de Colbert est au musée de Douai.
NAPOLÉON Ier.
o