ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
 NAPOLEON I« 532 yeux sont ouverts en Europe, écrivait en 1809 Joseph de Maistre, sur la sainte in-surrection d’Espagne... Nous allons voir, si l’Espagne se soutient, un des plus grands et des plus singuliers speotacles qu’on ait jamais vus : une grande nation accoutumée å la monarchie, constituée par la force invincible des circonstances en république, et agissant toujours au nom d’un roi nominal, sans qu’il soit possible de prévoir la fin d’un telétat... D’ailleurs Bonaparte va voir un nouveau jeu, une guerre ä ses dépens... Enfin il y a une considération qui les passe toutes, c’est que l’insurrection espagnole suspend sur la téte de Bonaparte une épée de Damoclés, et qu’il n’y a pas de moment oit le crin ne puisse étre coupé. » Sans doute Napoléon étaib l’allié du Czar; mais l’Autriche n’ignorait pas le peu de fond qu’il fallait faire de cette alliance. Napoléon avait donné au grand-duché de Varsovie une Constitution qui abolissait le servage, établissait l’égalité devant la loi et l’impot, organisait deux Chambres. C’était lå, pour le reste de la Pologne, un regret et une espérance, par conséquent une cause d’inquié-tude pour la Russie. Le peuple allemand, qui jusque-lå avait assisté å la lutte avec assez d’indifférence, commengait å voir dans la France un ennemi national et dans ses princes héréditaires qui l’avaient opprimé, les représentants de la viertle Germanie dont l’cxistence était menacée. Le mouvement avait pour centre les Universités : de lå se répandaient dans toute l’Allemagne des brochures, des odes, des chansons surtout, qui allaient reveiller sous les plus humbles toits l’amour du pays et la haine de l’étranger. C’était un pro-fesseur et un poéte, Maurice Arndt, qui organisait en 1807 une société secréte å la-quelle il donnait le nom de Tugend-Bund, association de la vertu. On était loin du temps oü les survivants de l’ancienne école littéraire, comme les chefs de la nouvelle, oü les littérateurs et les philosophes, Kant, Fichte, Hegel, Klops-tock, Schelling, Gæthe, Schiller, saluaient l’élan de 1789, qui voulait « organiser la société suivant la pensée »; et cependant 1’Association de la vertu avait pour but non seulenient de préparer la délivrance de l’Allemagne, mais d’obliger les princes ä des réformes politiques et sociales qui n’étaient autres que l’application des idées fran<?aises. Quoi qu’il cn soit, le Tugend-Bund, compta parmi ses membres la plupart de ceux, nobles ou roturiers, qui devaient contribuer entre tous å chasser l’envahis-seur : Stein, Blucher, les anciens ministres Hardenberg et Scharnhorst, le duo de Brunswick-CEls, le major Schill. L’Association n’était pas; du reste, la seule; une de ces sociétés s’était placée sous l’invocation de la reine Louise de Prasse. Les Allemands ou-bliaient qu’elle était une des principales causes de leur abaissement, pour ne se rappeler que ses sentiments nobles, pour ne voir que la douleur patriotique qui devait la conduire au tombeau en 1810, ä Tage detrente-quatre ans, et faire d’elle, comme le dira Kærner, « Fange de lapatrie et de la vengeance ».Un des chefs de ce mouvement patriotique, Justus Grener, fut appelé å la direction de la police ä Berlin. Les princes commengaient å comprendre toute la force qu’il y avait dans les idées qu’ils avaient d’abord re-pousséesavec crainte et mépris, et les réformes de Stein produisaient déjå leur résultat. Nos alliés allemands, écrasés par la conscription et les contributions de guerre, étaient aussi malheureux que nos ennemis. Le major Dornberg, capitaine des gardes du roi de