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NAPOLEON I".
Averti de leurs intrigues par Savary, et des armements de l’Autriche par le comte de Champagny, Napoléon fit, å son retour d’Espagne, une scene violente ä Talleyrand eb lui enleva la charge de grand chambellan pour la donner å, M. de Montesquieu. Il fit venir Metternich, ambassadeur d’Antriebe å, Paris depuis 1806, et lui de-manda avec colére des expücations sur les préparatifs militaires de son gouver-nement : « Qu est-ce que cela signifie ? lui dit-il. Voulez-vous encore mettre le monde en combustion? Comment, lorsque j’avais mon armée en Allemagne, vous ne trouviez pas votre existence menacée, et c’est å présent qu’elle est en Espagne que vous la trouvez compromise ? » Metternich fit des protestations d’amitié et nia effrontément tous les préparatifs de la cour de Vienne.
Cette nouvelle coalition causait å l’Empereur la plus violente contra-riété. (.(. Il faut, disait-il, qu il y ait quelques projets que je n’apergois pas, car il y a de la folie å ine faire la guerre. Et puis, ils diront que c est moi qui ne puis rester en repos, que j’ai de l’ambition, lorsque ce sont leurs betises qui me forcent d’en avoir. )) Les intrigues de Talleyrand avaient fait craindre å Napoléon des complots royalistes. Il voulut prendre des otages aux families nobles afin d’étre sinde leur fidélité, et il incorpora dans ses régiments un grand nombre de jeunes gens de 1 aristocratie frangaise. Cette mesure lui rendit la tran-quillité pour ce qui regardait l’intérieur, et, sans s’inquiéter davantage des menees des partis, il prit aussitöt la route de Baviére ou Ber-tliier, charge de concentrer vers Ratisbonne les troupes frangaises, avait déjå, par une fausse interpretation des ordres de Napoléon, com-promis le début de la Campagne.
Napoleon avait ordonné å Davout, qui surveillait, avec 45.000 homilies, la ligne de 1 Elbe, de se porter sur Bamberg, et å Masséna de se rendre, avec 40.000 homilies et les contingents de Hesse et de Bade, å, Augsbourg; enfin Lefebvre et Vandarnme, å la la tete des Bavarois et des Wurtembergeois, devaient défendre la ligne cle l’Inn. En attendant 1 arrivée de l’Empereur, Berthier avait été chargé de concentrer ces trois corps entre Augsbourg et Donauwerth, dans le cas ou les Autricliiens attaqueraient å l’improviste.
L archiduc Charles, qui avait pour plan cle marcher sur Strasbourg en remontant le Danube, avait divisé en trois corps son armée, qui comptait 175.000 hommes : 50.000 sous Bellegarde, devaient passer