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NAPOLEON I”.
la rive droite du Danube. Napoléon leur fit voir quelles seraient les conséquences de cette retraite : on abandonnerait done sous le feu de l’ennemi notre artillerie et nos blessés; on montrerait que l’on était complétement vaincu, et l’on exécuterait bénévo-lement un. mouvement que l’archiduc n’avait pas méme essayé de leur imposer. Cette marquc de découragement, si impatiemment attendue, exalterait singuliérement le
Fig. 213. — Le maréchal Mouton, comte de Lobau. Peint par Ary Scheffer.
moral de l’ennemi, aménerait tres probablement la défeetion de la Russie et un sou-lévement en Allemagne. Si l’on repassait le Danube, on serait bientot obligé de re-culer jusqu’au Rhin. Si l’on. conservait au contraire ses positions, rien n’était perdu et l’on pouvait recommencer bientot une tentative qui déjå, avait failli réussir. « Nous attendrons l’armée d’Italie, dit Napoléon en terminant. Nous avons fait de grandes pertes ;mais, Bessiéres, Masséna, vousvivezet vous vons montrerez dignes de ce que vous avez déjå fait. Toi, Masséna, tu achéveras ce que tu as si glorieusement commericé ; il n’y a que toi qui puisses en imposer å l’archiduc. » Alors Masséna saisit la main de Napoléon et lui dit: « Vous étes, Sire, un homme de cæur et digne de nous commander. Non, il ne faut pas fuir comme des låches qui auraient été vaineus. La fortune nous a mal servis, mais nous gommes victorieux néanmoins, car l’ennemi, qui aurait du