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NAPOLEON Ier.
Busaco, y repoussa une attaque de front, oü nous perdimes 4.000 hom-mes, mais l’abandonna, lorsque les Frangais voulurent le tourner; il nous laissa occuper Coimbre, et se retira dans ses lignes. II laissa l’armée frangaise s’user devant elles pendant cinq mois. Tandis que l’armée anglaise était bien fournie de tout par ses vaisseaux, les Frangais envoyaient des clétachements jusqu’å cinquante lieues pour chercher des vivres. Masséna voyait la maladie, la clésertion, diminuer
Fig. 234. — Suchet, duc d’Albuféra.
posée. de 60.000 soldats au
chaque jour son armée. Pendant ce temps, Soult, sans songer å Masséna, s’emparait d’Olivenza et bat-tait sur la Gebora une armée venue au secours de Badajoz, qui se rendit le 10 mai 1811. Quant ä Victor, il se contentait d’assiéger Cadix (1). Masséna, manquant de vivres et per-clant l’espoir d’étre secouru å temps, se décida å décamper secrétement et å prendre la route de Coimbre (4 mårs); mais Wellington se met å la poursuite d’une armée qui, com-début de la Campagne, a été réduite,
presque sans combat, å, 28.000 liommes. Il atteint l’arriére-garde å Pombal, å Redinlia. Ney, oubliant son dépit d’étre placé sous les ordres de Masséna, se montre dans cette lutte défensive ce qu’il avait été dans la guerre de Pologne. Masséna ne s’arréte qu’å Ciudad Rodrigo, et laisse les Anglais investir Almeida. Ayant regu des renforts, il vent reprendre (offensive, et se trouve, le 5 mai 1811, en présence de Wellington, qui avait pris une belle position sur le plateau de Fuentés de Onoro. Ce fut une nouvelle bataille de Talavera ou de Busaco. Mas-
séna fut obligé de continuer sa retraite en abandonnant Almeida. Mais le gouverneur Brenier fit sauter les remparts pendant la nuit et, pro-fitant de la confusion causée par un acte aussi extraordinaire, parvint å francliir avec sa garnison les lignes anglaises et å rejoindre Masséna.
(1) C’est au siége de Cadix que périt le général Sénarmont, « le Condé et le Bayard de l’artillerie ».