SUCHET EN ARAGON. — CONSTITUTION DE 1812.
575
Wellington, tranquillede ce coté, vint au secours de Beresford, qui, avec 30.000 Portugals, s’était dirigé sur l’Andalousie, loysque l’ar-mée de Masséna s’était mise en retraite, et il reprit Badajoz (20 jan-vier 1812), inalgré (intelligente et énergique résistance de Pliilippon. Suchet avait seul soutenu complétement l’honneur de nos armes.
Suchet acheva d’abord la soumission de la region de l’Ebre par la prise de Lé-rida, de Mequinenza, de Morelia (mai-juin 1810), puis de Tarragone (28 juin). Le
Fig. 235. — Retraite des Francis vers la frontiére espagnole. D’aprés une gravure anglaise du temps.
siége de Tarragone fut en réalité un combat de cinquante-quatre jours; il y eut trois siéges; il fallut conquérir successi vement la forteresse d’Olivo et les deux enceintes de la ville. Dans les siéges des villes d’Espagne, les Frangais déployaient, les soldats comme les chefs, une patience, une bravoure, des ressources d’activité et d’intelligence qui font de l’attaque ou de la défense des places de la Péninsule la partie la plus glorieuse, pour nous, de cette longue guerre, et une des pages les plus dignes d’atten-tion de notre histoire militaire. Car si l’on a, aveo raison, une grande admiration pour les défenseurs de Girone, de Saragosse et de Tarragone, que faut-il penser de ceux qui les ont prises? Suchet, maitre de Tarragone, s’empara du Montserrat, et, lorsque Macdonald eut occupé Figuiéres, passa au sud de l’Ébre. Il battit Blake sur les ruines de Sagonte, le rejeta dans Valence et le forja å capituler avec son armée aprés douze jours de siége. Suchet, nommé maréchal de France aprés Tarragone, regut alors le titre de duc d’Albuféra. Mais les talents militaires qu’il venait de montrer