Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON Ior.
de Sparte et de Rome. Il suffit de rappeler la féte donnée å Mantoue, en l’honneur de Virgile (26 vend, an VI, 15 octobre 1797). Partout ou s’étendait la suprématie franjaise, les monuments antiques étaient réparés et des fouilles étaient faites. A Tivoli, le général Miollis consolidait le fameux Temple de la Sibylle et faisait établir la promenade qui conduit du temple jusqu’au bord du torrent; ä Rome, le Forum de Trajan commeriQait ä étre déblayé ainsi que le Campo Vaccino, l’ancien Forum. Les fouilles de Pompei, qui, sous le gouvernement frangais, prenaient un développement considérable, auraient seules sufli å appeler l’attention de tous les esprits cultivés sur cette civilisation gréco-romaine d’oü la nötre est.issne (1). Elles inspiraient å Mine de Stael des pages eloquentes dans sa Corinne, et Mazois commengait, en 1813, la publi-cation de ses Ruines de Pompei (4 vol. in-foL). Ce magnifique ouvrage, ainsi que la publication plus magnifique encore de V Expedition cHÉgypte, sortaient des ateliers de Pierre et Firmin Didot. Les Didot, qu’on pourrait appeler les Estienne du dix-neu-viéme siécle, et dont le nom se trouve justement réuni ä celui de ces grands impri-meurs de la Renaissance frangaise sur les murs du Cercle de la librairie, se trouvent mélés au mouvement scientifique et artistique de leur temps, .comme au mouvement littéraire. Nous les y retrouverons. Firmin Didot cultivait méme les lettres pour son pi’opre compte, et donnait, en 1806, une traduction en vers des Bucoliques de Virgile. Petit-Radel étudiait les monuments pélasgiques de la Gréce et de l’Italie et com-mengait sa précieuse collection de modéles représentant les principaux d’entre eux (2). D’Ansse de Villoison avait publié, en 1788 d’aprés un manuscrit qu’il avait dé-couvert å Venise (1785), une édition de VIHade, qui renouvelait les études homériques. Les scholies de ce manuscrit de Venise, publiées et interprétées par Villoison, don-naient å Frédéric-Auguste Wolf des armes précieuses pour défendre ses théories sur les poémes homériques, oü, reprenant, sans s’en douter, les vues profondes in-diquées par Vico dans sa Science nouvelle, il soulevait une controverse passionnée qui n’est pas encore terminée aujourd’hui. Wolf avait publié ses Prolégom'enes sur Homere en 1795. Villoison, effrayé de cette critique révolutionnaire, assimilant dans son indignation les attaques de Wolf contre la personnalité d’Homére aüx attaques des terroristes contre les principes fondamentaux de la société, déplorait, dans les derniéres années de sa vie, la découverte de ce manuscrit de Venise, qui avait fait sa gloire mais avait perniis 'd’appuyer de raisons spéoieuses de pareils blasphémes.
Lorsque Villoison mourait, en 1805, aveo la réputation. du plus savant helléniste frangais de son temps, il ne pensait pas que, parmi c§ux qui pourraient prétendre å lui succéder, se trouvait le fils d’un pauvre tisserand d’Harville, qui, aprés avoir fait ses études comme boursier au college d’Harcourt, avait été obligé, pour vivre, d’occu-
(1) A Rome, les grands travaux de fouilles furent faita en 1812 et 1813. ,On détruisit les construc-tions qui couvraient le centre du Forum de Trajan. A Pompei*, le gouvernement de Joseph Bpnaparte, puis de Murat, mit fin au Systeme suivi sous les Bourbons. Charles III et son successeur ne faisaient travailler que pour trouver des statues ou des ob jets de prix; on laissait les constructions tomber en ruine, si méme on ne comblait les fouilles déjå faites. Le gouvernement frangais comprit que la ville de Pompei était surtout ce qu’il fallait dégager et conserver.
(’2) Cette collection se trouve å la bibliothéque Mazarine, å laquelle il l’a léguée.