ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
48 NAPOLÉON Ier. deux demeurérent debout, l’un devant l’autre, dans un immobile silence que, presque aussitöt, rompit Bonaparte. Son parti était pris : mais pendant quelques secondes son agitation avait été visible et sa méditation intense et profonde : « Soit, dit-il enfin, j’accepte! mais je vous préviens que, l’épée hors du fourreau, je ne la remettrai qu’aprés avoir rétabli l’ordre. — Je l’entends bien ainsi moi-méme, repartit Barras. — Eh bien, reprit vivement Napoléon, ne perdons pas de temps : les minutes ici sont des heures : l’activité seule peut nous rendre l’influence qu’un premier échec nous a fait perdre. » (Ségur, Mémoires, I, 163.) Beaucoup de temps avait été perdu en délibérations. Pendant qu’on disputait encore, Bonaparte vit s’approcher de lui un homine qui, aprés avoir joué un grand role, s’était fait oublier depuis quelques années. Sieycs l’emmena dans une embrasure de croisée, et le général entendit non sans surprise le métaphysicien politique lui dire ces énergiques paroles :(( Vous les entendez, général, ils parlent quand ilfaudraitagir ; les corps ne valent rien pour diriger les armées, car ils ne connaissent pas le prix du temps et de l’occasion. Vous n’avez rien å faire ici : allez, général; prenez conseil de votre génie et de la position de la pa-trie : l’espérance de la République n’est qu’en vous. )) Bonaparte vit alors que « l’idéologue )) était aussi un hoinme de résolution. Il ne l’ou-blia pas. Cette preiniére rencontre entre les deux futurs auteurs du 18 brumaire ne cloit pas étre omise par l’histoire. Bonaparte n’avait pas d’ailleurs besoin de ces encouragements. Dans lanuit, avec secret et rapidité, toutes les mesures sont prises : l’artillerie est amenée du pare des Sablons aux Tuileries : les postes importants sont partout occupés; les conventionnels eux-mémes sont rnunis de fusils. Aussi, dans lajournée du 13, les sections, surprises de ces mesures habiles, ne font pas de progrés; la Convention entend leurs délcgués : les hostilités ne commencent pas. Cependant, vers 9 heures du soir, les sections s’étaient rapprocliées jusqu’a moins de vingt pas des troupes conventionnelles. La section Lepelletier, qui était ctablie dans l’ancien couvent des Filles Saint-Thomas, sur l’emplacement ou s’éléve le palais de la Bourse, était pleine d’énergie. « C’était, dit Lacretelle, le quartier de l’argent, et pourtant du courage.)) Aussi la Convention venait d’ordonner le désarrnement de cette section, comme elle avait ordonné auparavant celui du faubourg Saint-Antoine. C’était elle, en