13 VENDÉMIAIRE.
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ne recommenqåt sous une autre forme. Les odieux massacres de Quibe-ron, qui avaient lieu le 21 juillet précédent, étaientfaits pour legitimer ces inquiétudes.
Le 12 vendémiaire, le péril était extreme, les sections en armes marchaient contre la Convention, défendue seulement par quinze cents hommes. Le général Menou, ancien constituant de 1789, n’avait pas su prendre des mesures énergiques ; il fut remplacé par Barras.
Fig. 18. — Barras. D’aprés un document du temps.
Le ci-devant comte de Barras avait été choisi, nonpas å cause de ses services militaires, antérieurs åla Revolution, dans l’escadre de Suffren, mais pour le role habile et énergique qu’il avait joué au 9 thermidor. Il ne se faisait pas illusion sur ses talents militaires. Il songea aussitöt å. s’adjoindre un lieutenant et pensa å Bonaparte, qu’il avait connu pendant le siége de Toulon.
Ce dernier avait passé la soirée au.théåtre Feydeau en compagnie de Junot. On raconte que, rentrant cliez lui, voyant, d’un coté, les fausses dispositions prises par Menou et, d’autre part, malgré le décousu du commandement, l’énergie que témoignait l’attitude des sections, il aura.it: dit« Si on nie mettait åleurtéte, je repondrais bien, moi, de les mettre aux Tuileries dans deux heures et d’cn chasser ces miserables conven-tionnels. » Quclques heures aprés, Barras lui offrait le commandement des troupes.
Un témoin vcridiquc assure que Napoleon, encore indéeis, hésita, qu’il demanda un moment pour se décider. « Trois minutes seulement, répliqua Barras, et tous