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NAPOLEON Ior.
officier capable de rendte de grands services. Ce fut l’avis du comité. Bonaparte en était lå de ses espérances et de ses découragements, quand il fut appelé å jouer un role considérable å la journée du 13 vendémiaire.
Depuis plusieurs semaines (aoftt et septembre 1795), des symptomes de désordre se manifestaient dans Paris. La Terreur finie, le parti royaliste relevait la tete et méditait ane alliance avec les derniers restes du parti jacobin. La Convention était en butte å toutes les atta-ques. Le décret additionnel å la constitution de l’an III décidant que les deux tiers du nouveau Corps législatif (conseil des Cinq-Cents et conseil des Anciens) devaient etrepris parmi les membres sortants de la Convention, avait surtout vivement irrité ceux qui espéraient, par un déplacement brusque de la majorité, faire triompher leur parti. « Ainsi, disait-on, quelle que soit l’opinion du peuple, il ne sera libre que pour le tiers des élections. Ainsi ces fougueux terroristes, qui ont Fair, sans doute, de revenir en partie sur leurs erreurs passées, mais auxquels il serail naif de se fier, peuvent se perpétuer au pouvoir. ))
En vain la Convention expirante avait détruit la Commune, sa puis-sante rivale, et divisé Paris en douze arrondissenients et quarante-huit sections; en vain la France avait-elle sanctionné la constitution nou-velle et le décret additionnel relatif aux élections par deux plébiscites distinets le lor vendémiaire an III (23 septembre 1795). A Paris, si la constitution avait été acceptée le clécret avait été repoussé. Aussi l’agita-tion continuait-elle dans les sections. Des orateurs tels que Serizi, Delalot, Laharpe, Vaublanc, Regnault cle Saint-Jean d’Angély, y en-tretenaient l’irritation contre l’assemblée qui terminalt son mandat et profitaient cle sa faiblesse pour organiser presque ouvertementl erneute.
Les chefs royalistes se melaient activement å ce inouveinent, espé-rant bien en profiter pour rétablir les Bourbons. Mais ce n’était nul-lement le but poursuivi par la plupart cle ceux qui y prirent part. Les contemporains bien informés et que l’esprit de parti n’aveugle pas, Fiévée, Lacretelle, Vaublanc hii-méme, reconnaissent que ce qui arma les Parisiens, ce fut la crainte que le décret constitutionnel n’af-fermit le pouvoir entre les mains des jacobins et que leur tyrannie