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NAPOLÉON Ier.
PREMIERE CLASSE.
SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQÜES.
S. M. L’EMPEREUR.
Mathématiques. — 1M Section. Geometrie : le comte Lagrange, le comte Laplace, Bos-sut, Legendre, Lacroix, Biot. — 2° Section. Mécanique : le comte de Péluse (Monge), de Prony, Périer, Carnot, Sané. — 3° Section. Astronomie : Messier, Cassini, Lalande, Bou-vard, Burkhardt, Arago. — 4° Section. Geographie et Navigation : le comte de Bougainville, Buache, Beautemps-Baupré. — 56 Section. Physique générale : Charles, Rochon, Lefévre-Gineau, Lévéque, Gay-Lussac, Malus.
Sciences physiques. — 6e Section. Chimie : le comte Berthollet, Guyton-Morveau, Vau-quelin, Deyeux, le comte Chaptal, Thénard. — 7' Section. Mineralogie : Haüy, Desmarest, Duhamel, Leliévre, Sage, Ramond. — 8e Section. Botanique: Lamarck, Desfontaines, Jussieu, Labillardiére, Palissot-Bauvois, de Mirbel. — 9e Section. Économie rurale et Art vétérinaire : Thouin, Tessier, Parmentier, Huzard, Silvestre, Bosc. — 10° Section. Anatomie, Zoologie : le comte Lacépéde, Tenon, Richard, Olivier, Pinel, le clievalier Geoffroy Saint-Hilaire. — 11° Section. Médecine et Chirurgie : Des Essarts, Sabatier, le clievalier Portal, le chevaliei Halle, Pelletan, le baron Percy.
Secrétaires perpétuels: Delambre, Cuvier.
Associés étrangers : Banks, Maskelyne, Herschell, Rumford, Pallas, Volta, Klaproth, Alex, de Humboldt, qui venait de succéder ä Cavendish.
La liste des membres étrangers, si restreinte qu’elle soit, suffit å montrer que les au tres pays de l’Europe étaient dignes de la France; ct cependant, il faudrait y ajouter, rien que pour rappeler des sa vants de premier ordre, Berzélius, Davy, Scarpa, (Ersted, Bessel, Gauss.
Au commencement de l’Empire, le doyen des astronomes franjais était Lalande. Lalande compromettait souvent une renommée européenne en employant, en dehors de la science, tous les moyens pour faire parier de lui; il mangeait, dit-on, des che-nilles et se faisait gloire d’étre athée. Cette profession publique d’atliéisme, de la part dun homme auquel sa situation scientifique donnait de l’autorité, déplaisait fort ä Napoléon, et, le 13 décembre 1805, quelques jours aprés Austerlitz, il écrivait å, Paris, pour qu’on enjoignit a Lalande de ne plus affecter cette attitude. Cette injonction n’eut pas grand succes d’ailleurs, comme Napoléon lui-méme le constatait en riant, Fannée suivante. I/illustrc colléguø de Lalnude, Jjaplace, était plus ciiconspect. Jsapo-léon lui parlant, au Conseil d’État, de ses études, qui devaient entre toutes démontrer l’existence de Dieu et faire sentir sa puissance : « Dieu, répondit Laplace, est une hy-pothése dont je n’ai pas eu besoin dans mes calculs (1). » Il n’était pas sur ce point de l’avis de Copernic, de Keppler, de Galilée et de Newton.
Laplace (1749-1827), filsd’un simple cultivateur de Beaumont-en-Auge, jouissait ä la fin du siécle d’une teile autorite, qu’apres le 18 brumaire, le Premier Consul le
(1) Il aurait, suivant d'autres, répondu simplement: a Jolie liypothése, Sire, qui explique bien des choses. »