L’INSTITÜT. — LALANDE. — LAPLACE. — LAGRANGE. 609
choisit pour ministre de l’intérieur; mais, comme le disait Napoléon. ä Sainte-Héléne, « géométre de premier rang, Laplace ne tarda pas å se montrer administrateur plus que médiocre; des son premier travail, nous reconnümes que nous nous étions trom-pés ». Laplace ne saisissait aucune question sous son véritable point de vue; il cher-chait des subtilités partout, n’avait que des idées problématiques et portait enfin l’esprit des infiniment petits jusque dans 1’administration. Laplace eut la gloire de compléter et de perfectionner le Systeme de Newton; il reprit, souvent sans les connaitre, des théories oubliées et souvent méme tournées en ridicule de Descartes.
Fig. 252. — Le piano.
Il montra que le principe de la gravitation universelle était bien la loi des phéno-ménes cosmiques. « Préférez, disait-il, les méthodes générales; attachez-vous å les présenter de la maniére la plus simple, et vous verrez en méme temps qu’elles sont pres-que toujoursles plus faciles.» Son Trailéde la mécanique celeste(5 vol. in-4°, 1799-1825), qui développe son Exposition du systems du monde, publiée en 1796, ne s’adresse qu’å ceux qui sont familiarisés avec les plus hautes théories des mathématiques. Il n’en est pas de méme de son Essai philosophique sur les probabilités (1814), qui était une sorte de résumé de sa Theorie analytigue des probabMés degage de toute analyse mathématique. Les ouvrages de Laplace se distinguent, en dehors de l’éminent mérite scientifique, par la précision et l’élégance du style. On peut en juger par le passage suivant :
« Presque toutes nos connaissances ne sont que probables, eb, méme en mathématique, les principaux moyens de parvenir ä la vérité, l’induction et l’analogie, se fondent sur des probabilités. Dans Fordre moral, on est heureux de voir que les meilleures NAPOLÉON Ier. 77