Napoleon 1er Et Son Temps

BICHAT. — LAENNEC. — LARREY. — DUPUYTREN. 621 ce sujet oü il coordonne ses legons et ses travaux antérieurs est de 1819. Il succéda, au College de France, au célébre Jean-Noel Halle (1754-1822), fils du peintre Noel Hallé et petit-fils du peintre Claude-Guy Hallé. Hallé, médecin d’un savoir étendu, d’un caractére élevé et aimable, fut professeur d’hygiéne å la Faculté des 1794, et propagea la vaccine. Guéneau de Mussy fut un dc ses éléves. Il avait cté exclu de l’École polytechnique pour avoir refusé de préter le serment de haine å la royauté. Il continua la tradition d’une famille déjå connue dans la médecine au temps de Louis XIV et qui y maintient encore aujourd’hui sa réputation. Portal, avec un véritable talent et une grande science, comme le prouve son Cours d'anatomie médi-cale, eut le tort, dans sa jeunesse, de chercher le succes par des moyens plus dignes d’un charlatan que d’un médecin et de vouloir, comme on l’a dit, « attacher des ailes å la Fortune. » Citons encore, parmi les praticiens celebres de ce temps, Dvbois, Chaussiee, un des premiers anatomistes du siécle, l’audacieux Récamieb et Tenon (1724-1816), qui a donné son nom å un. des hopitaux de Paris.’ En 1807 venait s’établir å Paris un médecin allemand qui avait été persécuté dans son pays å cause de ses doctrines, Francois-Joseph Gall. Bientot il attirait beaucoup de monde å ses cours de l’Athénée, ou il exposait son systéme de la phré-nologie (1). Sans juger ici sa doctrine, on ne peut nier que Gall ait fait faire des progrés remarquables ii l’anatomie et a la physiologie du cerveau, aussi bien par les discussions qu’il souleva que par ses propres travaux. Son ouvrage fondamental a pour titre : Anatomie et physiologie du syslerne nerveux en général et du cerveau en particulier, avec des observations sur la possibilité de reconnaltre les dispositions intel-lectuelles et morales par la configuration de la tete; 1820; 4 vol. in-4°, et atlas in-fol. La médecine frangaise continuait les traditions de haute philanthropie qui 1 avaient honorée pendant le dix-huitiéme siécle. Pinel voyait de plus en plus prévaloir dans le traitement des fous les principes qu’il avait exposés : les malheureux aliénés étaient traités non plus comme des criminels, ma-is comme des malades. L’étude des ma-ladies mentales allait des lors attirer davantage l’attention des médecins comme des philosophes. Athanase Royer-Collard, freie du philosoplie, Vigne, médecin en chef de I’liöpital de Rouen, s’en occupérent particujiérement. Le ministre Chaptal trouva un appui dévoué dans le corps médical comme dans les chi-rurgiens pour la reorganisation des höpitaux, oü il rappela les sælirs de Charité. La Chirurgie, que les médecins daignaient ä peine considérer comme une science, au commencement du dix-huitiéme siécle, était alors l’égale de la médecine, de l’avis des médecins eux-mémes, qui suivaient d’ailleurs le méme cours d’étude. Desault (1744-1795) avait constitué par ses ouvrages l’anatomie chirurgicale, et créé å l’Hotel-Dieu la premiere école de clinique chirurgicale qu’ait eue la France. En. théorie, le dyna-misme prenait la place du mécanisme qui avait dominé au siécle précédent. On tient désormais grand compte, dans les affeetions chirurgicales, non seulement des modes mécaniques (resserrement, obstructions, etc.), mais des causes inhérentes au sujet (age, sexe, Constitution et temperament, etc.), aussi bien que des circons- (1) Vers le uwiiie temps, son compatriotc Hahnemann constituaitl homccopcitliie.