Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
G42
NAPOLEON 1".
honorable pour le caract'ere national. Les faits empruntés ä l’histoire de France étaient seuls acceptés, comme s’il était nécessaire que le Sentiment patriotique vint relever un genre de peinture inférieur par lui-méme. Quant au genre, et au paysage, il n’en était méme pas question. Heureusement les faits contemporains ne manquaient pas d’offrir de beaux sujets aux artistes, et Napoleon a eu sur les arts de son temps une influence des plus grandes, rien que par les inspirations qu’il leur donnait. Cette influence, il devait l’avoir également sur la littérature, mais plus tard alors qu’il ne serait plus lit pour la tyranniser. Voici quels furent les tableaux qui eoncou-rurent pour le prix décennal : 5
Tableaux d’histoibe : Les Sabines, de David. — La Famille de Priam, de Garnier. — Les Trois Ages, de'Gérard. — Le Déluge et Atala, de Girodet. — Marcus Sextus et Phédre et Hippolyte, de Guérin. — Les Remords d’Oreste, d’Hennequin. — Télémaque dans l'ile de Calypso, de Meynier. — La Justice et la Vengeance poursuivant le Crime, de Prud’hon. — Deux plafonds allégoriques, au Louvre, par Berthelemi.
Tableaux Repräsentant un sujet honorable pour le caractére national : Couronne-ment de Napoléon, de David. — L'Empereur saluant les blessés ennemis, de Debret. — A llocu-tion de l’Empereur å ses troupes le 12 octobre 1805, de Gautherot. — L’Empereur recevant les clefs de Vienne, de Girodet. — Jaffa, Eylau, Aboukir, par Gros. — Les Soldats du 7C>0 retrou-vant leurs drapeaux å Inspruck, par Meynier. — Revolte du Caire, par Guérin. — Passage du Saint-Bernard, par Thévenin. — Malin de la bataille d'Austerlitz, par Carle Vernet.
Pour la premiere serie de tableaux, le prix fut donné å Girodet, et David n’eut que la premiere mention. Dans la seconde section, le prix fut donné a David.
Deux ans aprés ce concours oü triomphait le classique, la foule s’arrétait au salon de 1812, avec plus d’étonnement que d’admiration, devant VOfficier des guides char-geant, qui était la premiere manifestation du talent d’un peintre de vingt ans, Theodore Géricault. « D’oü celasort-il? s’écriaDavid. Je nereconnais pas cettetouche. » Il avait raison de ne pas la reconnaibre. Il ne faudrait pas croire que le talent de Géricault ait été aussi méconnu que l’ont dit certains critiques. David ne niait pas le talent qu’il y avait dans cette toile. Il fut ä peu pres seul avec Gros et Gérard ä en appretier toute la valeur, et le jury, composé cependant des chefs de l’école officielle, plus équitable que le public, lui accorda une médaillc d’or(l). Deux ans aprés, il exposait son Cuirassier blessé qwttcmt le feu, admirable pendant, mais dans un sentiment bien différent du brillant Officier de 1812. C’est pendant l’Empire que fut peint l’expressive flgure du Carabinier, dont nous donnons également la gravure. Géricault ne devait prendre rang parmi les chefs de l’école frangaise qu’aprés
(1) Au méme salonde 1812, débutait Ary Scheffer {Abel et Thirza Chantant les louanges du Seigneur')-, Steüben exposait son Pierre le Grand sur le lac Ladoga; Heim, dont le prix de Rome (1807) avait vivement attiré l’attention, VArrivée de Jacob en Mésopotamie; Paillot de Moktabert, des portraits peints & la cire; Caminade, six portraits et Horacb Vernet, déji remarqué en 1810, par sa Prise du camp retranché de Glatz, obtenait une médaille de 1« classe pour son portrait équestre åe JérSme Bonaparte et d’autres tableaux. On remarqua surtout Brutus condamnant ses fils, de Lethiéke, dont l’esquisse avait para au salon de 1808, et les débuts du paysagiste Achille-Etna Michallon.